Les Textes de L'atelier Ecritures au Pluriel du mois de Février 2013

 

Jeudi 14 Février

Consigne 1 :

Ce jour est celui de la fête de l'amour et de l'amitié, écrivez des maximes tendres (ou pas) sur ces sujets.

L'amour c'est comme l'oxygène, c'est quand tu en manques que tu t'aperçois que c'est indispensable.

L'amour, c'est comme la pluie froide en plein hiver qui te gèle jusqu'à l'os. Après, il te reste l'amitié pour te réchauffer.

L'amitié, contrairement à l'amour, on ne la cherche jamais mais on la trouve toujours.

L'amitié, ce n'est pas d'être inscrit sur Facebook mais de s'écrire un texto pour ne pas s'oublier.

L'amour n'a pas de formes ni de couleurs, si on veut le dessiner pas besoin de cœur rouge ou de colombes blanches, un point d'interrogation suffit.

L'amitié ne dort jamais, elle veille, toujours aux aguets du moindre appel de détresse, d'un SOS.

L'amour n'a pas besoin de lunettes puisqu'il est aveugle, il se débrouille très bien avec les mains.

L'amour maternel c'est bouffer le monde plutôt que de dévorer son petit.

L'amitié c'est ne pas toujours se parler mais toujours se comprendre.

L'amitié c'est faire aujourd'hui ce que l'on peut reporter à demain.

Isabelle

Premier rancard
Parallèlement aux animaux, le mâle se doit de séduire et la femelle de jauger. Bien sûr que pour tenter de séduire l'homme sera amené à baratiner. À elle d'être intuitive.

Premier émoi
Inexplicable, comme une évidence longtemps attendue. Rien de physique, ni d'intello, c'est de l'ordre du surnaturel, du hasard, de l'accidentel.

Bon amoureux
L'inverse de ce que j'ai fait ! Être confiant, pas omniprésent ou limite jaloux. Être un conquérant patient et attentionné, pas le bon ami même si parfois ça marche.

Resto
Les amoureux s'assoient côte à côte, non face à face. L'amour n'est pas de se regarder l'un l'autre mais dans la même direction. Acheter une fleur à un vendeur ambulant est élégant. Se tenir la main sur la nappe un symbole. L'addition ça se discute...

Durée
Jamais compris.

Patrice

Je pense qu'au premier rendez-vous ce sont les yeux qui parlent. On se regarde du coin de l’œil et on se dit : « C'est lui ! ».
Ensuite il y a : « Comment lui parler ? Allez, je me lance et hop, un premier rendez-vous ! ».
Le cœur bat vite, que lui dire ? D'abord, on se présente, on va boire un verre et surtout, on échange nos numéros de mobiles. Voilà, c'est fait !
Je suis prête pour un second rendez-vous.
Quand on est amoureux, on aimerait passer plus de temps avec lui qu'aller trois heures à l'école. Est-ce que l'amour est durable ? Ça, c'est le temps et la patience qui le diront. Bonne fête les amoureux !

Josette

Au premier rendez-vous, il y a l'apparence : au premier abord avoir une très bonne tenue et être un peu en retard pour mieux observer l'autre de loin, ses agissements, son calme, voir s'il est patient. Qu'il ne commande pas à l'avance le café ou autre.
Sur la table de notre rendez-vous il doit y avoir des roses rouges. Il doit se lever à mon arrivée et me donner la chaise pour m'asseoir.
Surtout, ne pas sentir trop fort avec son eau de toilette.
Si cela lui convient pas on en restera là !
Lorsqu'on tombe amoureux arrivent les bouffées de chaleur, le sang vous monte à la tête et on rougit. La gêne s'installe avec la timidité, faut que l'opposé vous mette à l'aise et engage le dialogue sous peine de vous bloquer. En général, on s'embrasse affectueusement et on se donne le numéro de téléphone pour se donner un autre rendez-vous.
Pour être un bon amoureux, il faut être présent, se proposer pour rendre service, avoir le cœur sur la main, toujours aider la personne qu'on aime, dans la vie comme dans la maladie.
Au restaurant, on repère vite deux adultes s'ils sont amoureux, main dans la main sur la table, les yeux dans les yeux, ils se parlent dans l'oreille, ils rient, le cadeau est sur la table, les fleurs, le champagne, c'est la fête. Ils sont amoureux.
Pour que l'amour dure il faut que l'un et l'autre fasse des concessions. La vie n'est pas toujours rose, il ne faut pas mélanger l'amour et le travail.
Pour que l'amour dure il faut rester soi-même comme au départ de la rencontre et accepter l'autre avec tous ses défauts, s'il y en a, ou ses qualités, chacun son sort.
Amour, amour toujours, pour la vie. Ne pas laisser la routine s'installer.

Marie

Que font les amoureux pendant un rendez-vous ?

Ils font tout pour se rendre intéressant l'un à l'autre. Ils se regardent dans les yeux, ils se sourient. Ils mesurent leurs paroles. Ils n'osent pas en faire trop de peur de passer pour ce qu'ils tentent de ne pas montrer de négatif.


Que ressent-on lorsque l'on tombe amoureux ?

Notre corps et notre cerveau nous échappent, soudain on est plus nous-même.

Les qualités indispensables pour être un bon amoureux ?

Être attentif à l'autre

Comment repérer si deux adultes qui sont au restaurant sont amoureux ?

Ils se regardent dans les yeux, ils se sourient bêtement, ils se tiennent les mains, ils ne mangent pas, ils sont assis le plus près possible l'un de l'autre.

Comment faire pour que l'amour dure ?

Il ne faut pas vivre le quotidien. Mais de toute façon, l'amour ne dure jamais sinon ce n'est pas de l'amour.

Pascal

Consigne 2 :

Faites dialoguer les amoureux de Peynet.

Si les amoureux avaient dû dialoguer, Peynet aurait fait appel à un scénariste pour les faire parler. Nul besoin de paroles pour qu'ils se comprennent. Pour se dire quoi ?
« Je t'aime ! » Les mots les plus difficile à dire et les plus égoïstes. À remplacer par : « Pourquoi croyons-nous nous aimer ?» ou « Veux-tu partager mon amour ? ». La finalité serait peut-être différente.

Patrice

Lui : « Bonjour mon amoureuse ! Je t'offre une fleur en forme de cœur. »
Elle : « C'est bien d'y avoir pensé. Allons au parc, le temps est beau et rêvons à ce que sera notre vie plus tard. Mon cœur et le tien ne font qu'un et pour cela les anges du bonheur nous entourent de bouquets de fleurs. À dans trente ans ?

Josette

Roland à Michelle :
- Bonjour chère voisine, cela fait des mois que je t'observe, y a pas longtemps que tu habites là, j'aimerais faire connaissance avec toi, veux-tu, dis, que l'on aille dans un parc ?
- Oui, répondit Michelle, avec plaisir. Où veux-tu, quel parc ?
- Au parc Sans-soucis, reprit Roland, ça va ?
- D'accord, dit Michelle.
Les voilà partis, et ils passèrent des heures ensemble. Roland, satisfait de cette rencontre, lui dit :
- Je suis heureux car je vois que tu es seule dans la vie, veux-tu être ma Valentine ?
- Oui, répondit Michelle, et toi, veux-tu être mon Valentin ?
Assis sur le banc, il se leva et déclara :
- Oui, pas pour un jour mais pour toujours.
Les voilà repartis main dans la main chez le fleuriste où il lui acheta un bouquet de fleurs. Les voilà Valentin, Valentine.

Marie

- Oh comme c'est gentil, mon beau chevalier servant, de m'offrir votre cœur !
- Merci ma gente dame, je l'ai cueilli au plus profond de moi... Mais qu'avez-vous là chère amie ? Deux oiseaux qui squattent votre soutien-gorge ? Est-ce pour que vos seins paraissent plus opulents ? Ou est-ce pour que je m'intéresse à cette partie de votre anatomie ?
- Quels oiseaux ? Je ne sais ce que vous voulez dire mon gentilhomme ! Ah oui ! C'est pour la musique d'ambiance que j'ai dressé ces mignons rossignols ! Cela vous plaît-il mon galant ?
- Oh oui ! Si j'osais je réglerais moi-même le volume...
- Faites, faites cher ami...

Pascal

Lui : « Voici, telle une fleur, mon cœur qui ne bat que pour vous. »
Elle : « Cui, Cui, cela m'inspire une mélodie que les oiseaux colporteront pour nous. »

Lui : « Comme il est doux d'être assis ici, mes bras passés autour de vous. »
Elle : « Oui, mais ces oiseaux qui nous entourent pourraient éviter de lâcher leur fiente sur nous. »

Lui : « Écoutez mon cœur qui joue au fou quand nous sommes joue contre joue. »
Elle : « J'en ferais presque une prière tellement ce bruit m'est doux, mais ce sont des anges qui m'offrent des fleurs, pourquoi pas vous ? »

Isabelle


Jeudi 21 Février

Consigne 1 :

Le visage d'une femme sur une vidéo, devant un homme torse nu, bras écartés. Imaginez un dialogue entre la femme sur la vidéo et l'homme sur la scène.

La femme interdite devant ce spectacle, interroge l'homme sur scène :

- Pourquoi êtes-vous à demi-nu dans ce spectacle, est ce bien utile ?

- Oui, je me dénude petit à petit pour approcher de la Vérité avec un grand V, MA VÉRITÉ et MA LIBERTÉ... et vous la communiquer, je me dépouille de ce qui me parait inutile.

- Quel inutile ?

- Tout ce qui me parait superficiel, ici les vêtements symbolisent le poids de ce que je subis, je les enlève petit à petit comme je me dépouille de tout ce qui entrave ma liberté.

- Peut-être auriez-vous pu prendre des ustensiles, comme des robots de cuisine ou autres, que vous auriez jeté petit à petit, peut-être aurais-je mieux compris la symbolique de ce geste.

Oui, c'est un point de vue, mais je ne voulais pas réduire l' « inutile » aux choses matérielles, me dévêtir symbolise un changement dans mon être, dans mon moi intérieur, en abandonnant mes vêtements, je tire un trait sur mon passé, je veux aborder l'avenir nu, neuf, sans préjugé, sans appartenance à un groupe, j'aborde une vie nouvelle comme une renaissance, un premier jour.

Je suis sceptique et ne vous suis pas dans cette démarche qui pourtant devrait m'entraîner, mais cette démarche me parait compliquée, c'est peut-être dû à mon âge, les remises en questions ne sont pas simples, je laisse passer les jours, ma renaissance à moi c'est la mort.

- Si je n'arrive pas à vous entraîner dans ma quête, au moins laissez-moi, vous séduire par mon art de la danse et de l'acrobatie, accrochez-vous à la musique, à mes déplacements, appréciez mon travail et mon enthousiasme, oubliez qui vous êtes, l'espace d'un instant.
Vous et tous les spectateurs repartirez satisfaits ou non, mais vous ne serez pas indifférents, vous vous poserez des questions, les mêmes que les miennes probablement et vous apporterez vos propres réponses à votre manière... la mienne je vous l'ai livrée ce soir.

Anny

Lui : - Vous me regardez, le visage fermé, quoi je ne vous plaît pas ? Je tourne sur moi-même pour vous montrer ma superbe anatomie.

Elle : - Vous tournez et vous me donnez le tournis, je n'ai que faire de vos pitreries. Je suis dans mon coin, dans ma solitude et je n'apprécie pas qu'on vienne me déranger.

Lui : - D'accord, je ne vais plus essayer de vous séduire, alors peut-être de vous dérider, de vous emmener dans un monde que vous ne connaissez pas : celui de la gaieté, de la joie.

Elle : - Mais je n'en ai rien à faire mon petit gars, tu peux aller te rhabiller, faire le clown ou je ne sais quoi, fiche-moi la paix, je suis heureuse d'être triste.

Lui : - C'est vraiment stupide ce que vous dites-là, ce que je vois sur votre visage m'inspire de la pitié, je n'ai pas envie de vous abandonner.

Elle : - Peut-être, si tu étais passé devant moi il y a quelques années je t'aurais écouté mais aujourd'hui mon cœur, mon être tout entier sont fermés à un quelconque espoir.

Lui : - Vous vous laissez filmer...

Elle : - Qu'est-ce que ça peut bien faire si on me voit sur cet écran, tout le monde me verra mais on ne voudra pas pour autant me connaître.

Lui : - Si, moi.

Elle : - Toi... je pourrais être ta mère, je le suis peut-être d'ailleurs, à force d'être ici j'ai oublié ce que j'ai fait dans mon passé.

Lui : - Et si vous essayiez de vous en souvenir pour le raconter, le transmettre ?

Elle : - Laisse-moi, petit, laisse-moi, je ne regarde jamais en arrière, ma ligne d'horizon se limite à cet endroit. Adieu, continue ta danse, moi je rentre chez moi.

Isabelle

Elle : - Bonjour, et bien grâce à vous je deviens une actrice.
Lui : - Que me dites-vous ?
Elle : - Oui, grâce à moi vous faites un spectacle, je ne vous connaît pas, on pourrait se présenter : Mme Dupond.
Lui : - Et moi, Mr Acrobate. Je danse, c'est mon métier, je vous ai invitée dans cette salle où il y a beaucoup de monde, enfin je pense vu que je suis de dos.

C'est de la danse classique que font cette femme et l'homme qui danse ? Pour le savoir il faut aller voir le spectacle.

Josette

Mme Irma à Mr Lopez : - Bonjour, Mr Lopez, étant absente aujourd'hui vous travaillerez en écoutant ma vidéo. D'accord ?
- Et bien oui, répondit Mr Lopez, avec plaisir.
- Et c'est parti, allez-y : un, deux, trois, tournez puis sautez, allongez-vous par terre, respirez un peu et, stop ! Ça va Mr Lopez ? dit-elle.
- Oui, lui répondit-il, mais sans vous je travaille pas avec la même chaleur, j'arrête là.
- Non, non. Je suis pas là mais vous êtes en direct avec moi, ne prenez pas peur, lui dit-elle.
- Votre vidéo me fait peur, on reprendra quand vous pourrez venir en personne, lui dit Mr Lopez, merci Mme Irma, au revoir, à bientôt. Sur la vidéo vous paraissez fatiguée, mieux vaut vous voir en face, en personne.
Et Mme Irma lui répondit : - Tant mieux, je croyais que vous me quittiez définitivement.

Marie

Pour quelles raisons ces personnes discuteraient-elles ? Pourquoi seraient-elles contemporaines ? L'homme ne s'adresse-t-il pas à un symbole, un fantôme, un rêve ?
Le visage de la femme reflète de la tristesse, de la gravité, presque de l'abnégation. L'homme montre sa liberté, sa joie, son art. Veut-il silencieusement lui montrer qu'il est épanoui et que malgré la crainte qu'elle avait, il a réussi à trouver sa voie ? Est-ce un message posthume ?

Patrice

Consigne 2 :

Un homme les jambes pliées, le buste renversé en arrière. Quelle est la raison pour laquelle cet homme se trouve dans cette position ?

1/ Il est tellement mal habillé qu'il cache son visage par honte.
2/ Il ne sait pas faire du patin du glace et va se fracasser.
3/ Le metteur en scène lui a imposé cette figure pour le ridiculiser et le payer moins cher.
4/ Il a reconnu dans la vidéo un visage qu'il avait oublié et demande une explication au ciel.
5/ Il est fatigué après deux heures de spectacle et sur le point de s'évanouir.
6/ Un spectateur mécontent lui a tiré une balle dans le dos. Le spectacle avait lieu dans une université américaine.

Patrice

Cet homme est en plein travail dans un cirque, son numéro est de passer sous un élastique, la tête en arrière pour éviter de toucher l'obstacle imposé. Il se tortille, se replie dans tous les sens, comme du caoutchouc. Il aime ça et ne fait que ce numéro. À part cela il engendre des paris à l'extérieur et fait des concours.
Même il danse ainsi, en passant par dessous l'obstacle, il est heureux ainsi. C'est son métier. On pourrait l'appeler Zorba vu sa prestation.

Marie

Je pense que cette position est due à une chute, ou alors il réfléchit, la tête en arrière.
Je ne sais pas, il faut imaginer. Mais même en imaginant je ne vois pas trop. À mon avis il doit faire de la gym.
J'ai l'impression qu'il a le Mistral en face de lui et donc, impossible d'avancer, ou ses pensées sont trop lourdes et bien sûr il tombe.
Je reprends mon sérieux et mon sérieux ne me dit pas grand chose. Sinon de comprendre qu'il est danseur et qu'il fait le spectacle à lui tout seul.
Cette consigne il faut la voir pour pouvoir en parler sinon je reste sur cette image figée.

Josette

« Qu'est-ce qu'il y a au plafond ? » se demande l'homme. Et il se contorsionne, et il plie les jambes et les bras, et il penche la tête en arrière, mais il ne voit toujours pas.
C'est sûr, si tu cherches Dieu mon gars, tu le trouveras pas dans les cintres du théâtre. D'ailleurs, même en cherchant bien, c'est pas sûr que tu le trouves.
Mais revenons à toi, qu'est-ce que tu fais comme ça ? Tu te lâches, tu hurles à lune comme un loup ? Tu titubes sous le poids de tes remords ?. Ah, peut-être que tu es heureux et que tu danses « L'hymne à la joie ».
Ou bien tu es cassé par le monde qui s'écroule sur toi, et tu ploies, et tu fléchis et te courbes et obéis aux règles que tu ne supportes pas. Jusqu'à ce que tu te relèves, mais c'est pas pour tout de suite à ce que je crois.

Isabelle

Cet artiste semble parti dans une transe qui l'éloigne de son état d'homme et le fait pénétrer peu à peu dans une autre dimension.
Ses pieds restent collés au sol, à la réalité, mais son corps se tord dans d'incroyables contorsions comme habité par quelques démons qu'il cherche a expulser de toutes ses forces. Une partie de son être semble libérée, symbolisée par le côté blanc de la veste, mais l'autre partie de lui-même a beaucoup de peine à s'extraire de barreaux de son côté obscur, autre côté de sa veste.
Danse symbolique de l'Homme en lutte permanente entre le bien et le mal, entre la réalité et la recherche d'un ailleurs bonheur.

Anny


Jeudi 28 Février

Consigne 1 :

À la façon d'Andrée Chédid dans son poème « Pavane de la virgule », écrivez un texte sur un signe de ponctuation.

Un petit point d'exclamation
Comme modèle de ponctuation
Je l'utilise sans modération
Dans toutes mes déclarations

Ouvrir les guillemets
Donne un ton guilleret
Aux dialogues animés
Entre deux passionnés

Point d'exclamation et guillemet mêlés
Quelle animation enjouée
Et des plus colorée
Pour un discours parfois un peu niais

Quand on ne sait plus quoi dire
Un point d'exclamation devient un soupir
Une belle façon de partir
Que les guillemets complètent par un savoir

Anny

Je m'exclame, j'interpelle, j'affirme
Droit comme un i à l'envers
Je n'admets pas que l'on interrompe
Une phrase avant que je la ponctue
Mon propos n'est pas tiède
Je n'aime pas les hésitations
La voix qui porte les mots placés avant moi
Monte d'un ton, claque, laisse coi

Mon frère le point d'interrogation
Attend toujours une réponse
Ce que je ne tolère pas
Il est timide dans ses questions
Toujours curieux ça va de soi
Moi, j'arrête net les répliques
Mais on ne m'arrête pas.

Isabelle

Point d'exclamation !
Il faut que je fasse attention !
Quand je dis avec affirmation
Certaines choses avec confirmation !
Car les mots peuvent blesser.

Mais ceci dit, j'affirme, je m'exclame !
Avec un immense calme
Tout ce que je pense et réclame !
Dans certaines idées de certaines fusions !
Et je suis très content avec mes allusions.

Paulette

 

Pavane du point d'interrogation

« Quant à moi », dit le point d'interrogation
Je pose des questions, j'interroge ;
Petit, mais j'insiste sur
Les phrases qui venaient !
J'ai l'apparence d'un crochet,
À mon signe la question est là,
Avec patience je l'attends,
La réponse est là.
Voyez comme je me pose,
On dirait une arme,
Au mieux un morceau de fer.
Je le dis sans ambition,
Qui, sans moi se véhicule
Finira sans une réponse
À force de poser des questions
Avec son point d'interrogation.

Marie

 

Ce n'est peut-être pas un signe de ponctuation
C'est un signe de réflexion
Les guillemets remplacent nos propres pensées
Les transposent vers des acquis
Les phrases qu'ils encadrent ne sont pas nôtres
Elles reflètent sinon nos opinions notre fonction
On peut y inclure des idées inverses aux nôtres
Par jeu ou par provocation ou conviction
Ce sont des masques
À chacun de voir ce qui se cache derrière

Patrice

 

Je pense au point. Un point dans un manuscrit, c'est définitif. Qui prétend qu'un point n'est pas la fin d'un bouquin ? Après le point on s'arrête d'aller plus loin.
Comment définir un point ? Il peut être rond, il peut être aussi carré. Dans un poème il y a plusieurs ponctuations, comme cette petite tache noire qui ressemble à l'acné des ados.

Josette

Consigne 2 :

À votre tour de « Regarder l'enfance » et de lui dédier un poème.

Au début de la vie
C'est l'enfance qui commence
Ses rires, ses partages
Les souvenirs qu'on oublie
Il y a aussi la peur de grandir
Les jalousies qui assombrissent tout autour de nous
L'enfance c'est hier
Grandir c'est demain
Comme disait une personne :
« L'enfance c'est le début de la vie,
Après à toi de savoir quoi en faire. »

Josette

Jusqu'aux portes de la mort
Tu trimbales ton enfance
Et de port en port
Ta vie reste en balance

Tes joies, tes peines
Tu les as sur le dos
À l'amour à la haine
Tu trimbales ton fardeau

À toi de le larguer
Ce trop plein d'enfance
S'il n'est que souffrance
Avant de chavirer

Mais à toi le choix de la garder
Ton enfance si tu l'as aimée
Que son souvenir t'accompagne dans la vie
Puis t'aide à mourir

Anny

Mauvaise enfance ou belle enfance ?
Tout se joue d'après l'environnement !
Elle pleure, elle danse
Avec beaucoup d’étonnements !
Tantôt malheureuse, tantôt magnifique !
Elle peut être sombre
Ou bien très magique,
Et avoir peur dans la pénombre !
Elle court avec allégresse
Vers celle qui l'attend : la vieillesse !!

Paulette

 

Que dire de son enfance
On en est le témoin non l'acteur
Fais pas ci, fais pas ça pour Papa
Laissez-le un peu vivre pour Mamie

Face à une mère absente
Et un père à la présence angoissante
Quoi de plus confortable et rassurant
Que l'omniprésence et l'amour de grand-maman

Éloigné de sa fratrie
On accepte et l'on vit
Les copains les remplacent aisément
Jusqu'à ce que eux aussi grandissent
Et là, tout s'arrête !

Patrice

Jusqu'à la fin de tes jours
Tu te souviendras de ses absences
Ses maladies et ses cris
Ses pleurs et ses labeurs.

Tout au long de ta vie
Te précède ta jeunesse
En bloquant ton envie
De continuer sans cesse.

Simple et miraculeux
Ton regard se posera devant
Et suivra le bon chemin
Sans jamais se retourner
Pour laisser l'enfance s'en aller.

Marie

Un jour on la laisse
Au bord d'une route trop longue
Elle reste là sagement comme un chien abandonné
Attendant qu'un jour on repasse
Pour le ramener dans la chaleur d'un foyer
Elle se fait invisible
Et alors on croit l'oublier
Devant nous tout droit on avance
Sans regarder sur les côtés
Et puis un jour où notre garde est baissée
Sa voix soudain nous interpelle
Par un goût, une couleur, un parfum du passé
Dans sa douleur, dans sa douceur on replonge
Et alors on sait qu'on ne l'oubliera jamais

Isabelle