Les Textes de L'atelier du mardi soir 2011





Mardi 1er Février

ATELIER ARCHITECTURE - ECRITURE

Proposition : faire dialoguer un lieu public et un lieu privé.
Méthode : chacun écrit sur des petits papiers : 1 lieu public + 1 lieu privé. De préférence à Sète. Chacun pioche un papier de chaque catégorie. Imaginez une conversation entre l’un et l’autre.

 

Lieux utilisés : toilettes publiques gratuites des Halles / un logement.

  • Ah ! c’est rare que l’on se rencontre, tu es toujours aussi occupée ?

  • Ben, c’est que j’ai un sacré taf. Pas moyen de me libérer facilement. Personne ne veut me remplacer. Tu sais bien que je m’évertue à rester impeccable mais à mon âge, c’est dur. Je veux rester blanche, avoir un parfum fleuri mais à chacune de mes rencontres tout est à refaire. Je n’ai pour visites que des incontinents, des gens atteints de la gastro ou de coliques. Pas toujours rose ma vie ! mais toi ? raconte …

  • Moi j’ai tendance à être casanier. Je ne te rends pas visite car j’évite la promiscuité et les courants d’air. J’aime bien rester au chaud. Peu de passage, peu de conversations. Le facteur quelques fois, et encore, bien souvent il ne monte pas jusqu’ici, il laisse les recommandés au voisin ou alors un avis de passage dans la boite aux lettres.

  • Mais l’été, c’est mieux non ?

  • Oui, je laisse les fenêtres ouvertes et alors je sens tout le bruit de la ville entrer chez moi, parfois jusqu’à des heures très tardives.

  • Pour ma part, j’ai un moment de tranquillité une fois que tous les étaliers ont fini la vente. Tout rentre dans le silence et je peux faire la sieste sans être dérangée par qui que ce soit. Je me fais une beauté, replace mes rubans de cellulose, je me gargarise avec des pastilles de javel, je polishe mon émail, je mets mon parfum préféré. Mais ce qui me manque ce sont les ouvertures sur l’extérieur. J’aimerais des fenêtres, des balcons, des vérandas.

  • Mais oui, fais comme moi, laisse la porte ouverte. Tu verras comme c’est agréable de voir ce qui se passe dehors. Le grand Jojo, poissonnier, avec sa voix de ténor qui vante ses poissons et ses crustacés. Quel personnage !

  • Ciel ne m’en parle pas de celui-à. Quand il vient chez moi c’est pour gémir ou pour jouer à imiter les chutes du Niagara. Il y en a partout. Ou alors, parce qu’il s’est disputé avec sa vendeuse, il reste un quart d’heure enfermé.

  • Et cela te dérange ?

  • Moi non, mais tous ceux qui veulent me voir tambourinent à la porte et se mettent à râler : « Encore un jour où la mairie n’ouvre pas ici. C’est de pire en pire ! » Alors le grand Jojo leur crie : « C’est pas la mairie, c’est moi ! Revenez dans une demi-heure, j’ai à faire. »

  • Toi, tu as de la chance, tu n'as pas à payer la taxe d’habitation, alors que moi je dois verser des impôts tout simplement parce que j’existe.

  • Tu sais, il est question que l’on fasse payer les entrées ici ?

  • Ben j’en connais qui vont aller se soulager au coin de la placette et qui ne mettront pas un sou dans le parcmètre qu’ils vont installer sur la porte.

  • Payer pour se garer, payer pour l’autoroute, payer pour arriver en retard avec le train, payer pour le bus, maintenant il faut payer pour les besoins intimes… ça finira que plus personne ne sortira de chez soi !

Dominique

Lieux utilisés : une salle de bain/ le parc du Château d'Eau

Dès le matin comme toi je m'active mais à la différence près que moi je sors sans former des gouttelettes tandis que toi tu sors à grands jets. En effet, moi je dois réveiller la nature en douceur mais toi tu dois sortir de sa torpeur ton maître, avec vigueur. Mes odeurs mélangées réveillent les sens et sont fort agréables ainsi que les effluves de ton parfum préféré trônant fièrement sur la tablette de la salle de bain; il en est de même pour le gel douche.
Mes allées sont vides tôt le matin comme la maisonnée. Mes fleurs et plantes s'ouvrent à la vie tandis que j'ouvre grand les yeux. Les perles de rosée du matin glissent le long des pétales pareillement aux gouttes d'eau ruisselant sur mon corps humide. Même les carreaux s'en souviennent, pour preuve les traces de calcaire. Même dans mon jardin il y a des endroits calcaires. Il n'y a pas que cela comme traces, il y a aussi des cheveux tombés. Dans le fond de ma baignoire il y a un tapis antidérapant que l'on pourrait comparer pour sa douceur à ta pelouse. Nous avons d'autres points communs tels que la tondeuse, le peigne afin de tracer une raie droite remplacé dans ton jardin par je ne sais quel ustensile mais qui sert à tracer des lignes de fleurs parfaites.
Mes différentes fleurs servent à décorer les carreaux de la salle de bain. J'ai pour chapeau le ciel et les nuages. Toi, tu es souvent peinte en bleu. Tu as comme éclairage un néon, moi ce sont les rayons de soleil.
Taillé dans la roche j'ai un point d'eau faisant office de fontaine. Toi, tu as le lavabo.

Marie-Hélène

COULEUR JAUNE

A partir de la composition visuelle présentée, évoquez votre, vos jaune(s) à vous. Eviter le mot jaune lui-même.


Les minuscules bottes en caoutchouc jaune, avec leur liseré bleu marine. Dans l’entrée. Elles attendent le petit garçon blond. On dit toujours « blond comme les blés ». Moi, je ne trouve pas.
Je ne trouve pas les blés. Je ne les cherche pas. J’ai encore sous mes paupières les immenses champs de colza, jaune vif sur fond de ciel rouge. Soleil couchant. Soleil couché.
Dans mon grand lit, j’ai mis les draps neufs à carreaux blancs et bouton d’or.
Non, Bouton ne dort pas. Elle est seule dans ses draps impeccables. Elle compte, elle se trompe, elle recommence. Elle ne compte pas les moutons, Bouton. Elle compte ses amoureux. Elle décide : « A partir de quinze ans, ça ira. »
Il l’appelait Boucle d’or, le premier amoureux qui lui a pris la main, puis la bouche, pour l’embrasser tout un après-midi.
Elle avait soif, elle voyait le monde tout flou pendant ces heures de baisers. Des lueurs dorées dansaient dans ses yeux. Elle n’en pouvait plus. Elle se disait : « C’est à cause de ses lunettes ; il aurait dû les enlever pour m’embrasser. »
Les lunettes de cet amoureux lançaient des éclairs, des flashes éblouissants.
Maintenant, dans ses draps à carreaux jaunes, cette lumière d’adolescence se mélange avec les champs de colza. Bouton d’or ne dormira pas cette nuit.
Elle se sent un peu verte, à cause d’un mal de mer ; une barque blanche sur des vagues de colza, qui deviennent bleues et grises. Une bleue, une grise, puis ça recommence.
Grisée, elle est grisée, comme l’après-midi du long baiser. Elle serre les paupières pour ne pas voir la lampe et l’abat-jour, assortis aux draps. En les serrant très fort, elle voit des petits points dorés, qui éclatent comme des bulles de champagne. Juste pour elle.

Odile M.-Chareyre

Je me souviens que lorsque nous étions enfants et que nous jouions aux chevaux, la couleur fétiche de ma sœur était le jaune. À l'époque on disait que si l'on s'habillait dans ce coloris c'est qu'on était cocu. J'aime à me rappeler aussi des fleurs de coucou que je cueillais en revenant de l'école. Dans le jardin de ma mère il y avait une sorte de genêt. J'aimais bien cette fleur car elle se reproduisait vite et on pouvait en faire souvent des bouquets.
La première brassière que ma mère avait tricoté pour mon nounours était jaune également. Mon grand-père aussi, pour je ne sais quelle utilité, tressait des cordes couleur jaune clair.
Avec mon frère on aimait beaucoup s'amuser dans la grange où étaient entreposées des meules de foin couleur paille.
Lorsque j'étais enfant j'étais blonde comme les blés. Plus tard, je me faisais des shampoings à la camomille afin d'entretenir cet éclat.
La première tunique que je me suis achetée était d'un jaune pâle. Étant enfant à Noël j'étais émerveillée devant les boules ou la guirlande dorée.
Tiens, je me rappelle aussi de notre première Simca 1000, la même couleur que les foins cités précédemment.

Marie-Hélène

Ils avaient choisi « Rose, Violette, Anémone », mais en voyant leur fille, ils furent si étonnés de sa grande taille toute maigre et de sa couleur de coing qu’ils changèrent d’avis. « Ce sera Gentiane » dirent-ils en chœur, surpris de voir leur bébé si différente de la petite boucle d’or qu’ils avaient imaginée. Dans la chambre, à la clinique des Primevères, il y a avait un autre bébé, un garçon que les parents avaient appelé Hanis. « Il ressemble bien à son père celui-là, toujours avec un jaune » avait dit sa mère.
Gentiane, malgré les années, avait gardé son teint bistre et sa mère lui faisait porter des pulls citron, histoire d’atténuer la carnation asiatique de sa fille.
A l’école, on l’avait surnommée « Cachou » ; les railleries de certains complétaient le surnom par « La jaunie ». Dans la cour, comme toutes les fillettes, elle s’amusait à jouer au bouton d’or. Il s’agissait de placer une fleur sous le menton d’une camarade de classe ; selon le reflet obtenu, on disait : « Tu aimes le beurre ». Pour Gentiane c’était plutôt : « Tu aimes la moutarde ».
Malgré son apparence disgracieuse, la petiote Gentiane faisait son bonhomme de chemin. Elle voulait être coiffeuse, et adorait tripoter les nuanciers du salon de coiffure où sa mère se rendait pour ses permanentes. Elle caressait, les pailles, les blés, le colza, les foins cendrés, les blonds nordiques et ces sensations la comblaient, imaginant ses futures clientes.
Quelques années plus tard et le CAP en poche, elle avait donc été embauchée chez Mado, dans le salon où elle avait fait ses premières découvertes. Bien entendu elle testait toutes les nuances de ce blond vénitien dont elle rêvait. Mais sur sa chevelure, toutes les teintures finissaient par virer à la couleur papier kraft. Elle avait beau essayer les soins au jaune d’œuf, les onctions de curcuma, rien n’y faisait. Elle renonça à tous les artifices et se résigna à garder son teint bistre et ses cheveux papier kraft.
Elle en pinçait pour Yannick Le Cloadec, le pêcheur qui venait toujours avec son ciré poussin. Il avait des cheveux tout blonds clairs, délavés par le sel et la coupe et le soin lui donnaient une allure d’ange de la chapelle sixtine. Mais Yannick Le Cloadec n’avait d’yeux que pour la crevette du salon, une jolie brunette, petite et maigrelette, au teint de dorade royale et à la poitrine de limande.
Le temps passait et elle aimait toujours les œufs au plat, les jonquilles de printemps, le mimosa et les genets sauvages.
Un jour qu’elle prenait sa pause au bar « Le petit jaune » où servait Hanis, le premier garçon dont elle avait partagé la chambre (en tout bien tout honneur puisqu’ils étaient nouveaux-nés), et aspirait doucement son citron pressé avec la paille, elle croisa un regard bien différent de ceux de son patelin. Il avait des livres sur la table, à côté d’une tasse de thé et semblait absorbé. Elle l’observa à la dérobée et au bout de quelques minutes elle en eut la certitude : c’était « lui ». Il était maigre, pas très grand, avec des yeux sombres, des cheveux très raides et bruns, en brosse. Il fallait qu’elle lui parle. Elle se jeta à l’eau, aussi courageusement que comme s’il avait fallu franchir le fleuve Jaune. « Vous les avez empruntés à la bibliothèque ? » dit-elle à brûle pourpoint. « Non, ce sont mes livres de cours ». « Histoire de la coiffure de l’antiquité à nos jours ? Vous étudiez la coiffure ? ». « Je fais une thèse d‘histoire sur la coiffure féminine ». Elle était de plus en plus abasourdie. Coiffure … femmes… thèse ….Elle avait toujours crû que la coiffure c’était le salon de la Mado, des shampoings, des bigoudis, l’odeur forte des permanentes et les ongles marrons parce que les gants des couleurs se perçaient. « Et vous, que faites vous dans la vie ? » demanda-t-il avait chaleur dans sa voix. Ils parlèrent longtemps. « Aie, j’ai oublié de dérouler Madame Frison » s’écria-t-elle. « Faut que je me sauve.». « Je reviens demain, dit le garçon, moi c’est Tao Ni. » Il souriait et ses yeux étaient maintenant vraiment bridés. « A demain Tony » répondit-elle en se levant vivement. Dans sa précipitation, sa jupe couleur colza se souleva légèrement. Il vit ses cuisses couleur curry et s’en réjouit.

D.W.

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Mardi 8 Février

Faire un texte coloré avec ces mots : Vocabulaire, Crème, Dissoudre, Mélanger, Soyeux ou Soie, Tenir, Nuancier, Froisser

Il se tenait assis devant la fenêtre, et alors se déroulait devant lui un superbe spectacle riche en couleurs. De là l'inspiration ne faisait qu'un trait, et le voilà qui s'installa confortablement afin de saisir les pinceaux de soie. Avec ces derniers il mélangeait les différentes couleurs afin de se rapprocher le plus près possible du décor qu'offrait la fenêtre : le crème pour les bateaux, le bleu pour le ciel, le jaune pour le soleil, le blanc pour les nuages, le bleu-mer ou émeraude suivant les reflets pour la mer, etc... Pour cela il s'aidait d'un nuancier.
Il avait posé sur la table un bocal rempli d'eau afin de dissoudre la peinture pour nettoyer ses pinceaux. Il lui arrivait quelquefois de froisser ses yeux afin de mieux percevoir la nature, à cause de la réverbération. Il était capable de rester assis plusieurs heures comme s'il se nourrissait de la vision qu'il avait. Il fallait qu'il se dépêche de terminer un élément car la lumière du jour changeait rapidement.

Réécrire un texte en changeant les mots de couleurs

Et si la couleur disparaissait...
Les nuages, qu'on appelle aussi des moutons en référence à leurs formes, tachent par-ci par-là la voûte céleste.
Les rayons du soleil ressemblent à ceux d'une bicyclette. Le ciel sert d'ombrelle aux nuages.
La mer est sans cesse changeante sous l'effet de la brise. Les bateaux, avec en gros leur nom en général écrit en rouge, sont peints, le plus souvent, dans deux autres coloris en harmonie avec le paysage.
Le port est envahi de goélands ou de mouettes rieuses. Ça sent le poisson.
C'est bientôt l'heure de la criée.
Les touristes commencent à déserter les plages.
Les bouchons commencent à se faire ressentir en ville car c'est l'heure de pointe; on entend klaxonner de tous côtés.
Les touristes s'affairent aux restaurants.

Marie-Hélène

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Mardi 15 février

Scriptoclip : On démarre tous avec la même phrase (souligné). Pendant le temps d’écriture, chaque participant « injecte » un mot (souligné) qui lui vient à l’esprit sans réfléchir. On continue à écrire en intégrant ces mots.

Si seulement il y avait des étoiles dans le ciel, je lèverais plus souvent la tête, et j’attendrais.

J’attendrais le ciel picoré de lueurs, le scintillement et la chaleur. Tout viendrait de là-haut, juste au-dessus.

- Regarde-moi, toute seule en bas, la tête baissée, à contempler mes désolantes pantoufles.

- Je ne vois pas ce que tes pantoufles ont de désolant. Fourrées, bien chaudes, avec tes orteils certainement très épanouis dans toute cette douceur.

- Le chariot est plein. Nous avons au moins deux tonnes de bazar à pousser jusqu’aux Puces, et on est là, comme deux imbéciles, à parler de pantoufles.

- C’est la vie, Pépito. La vie, c’est fait de tout ça : de pantoufles, d’étoiles et de chariots. On n’a pas le mode d’emploi ; tous les problèmes viennent de là. Le jour où chacun aura compris le lien entre tous ces éléments, tu verras…le monde sera…transparent.

Il ne répond pas, Pépito, il réfléchit intensément, tout en poussant l’énorme chariot dans cette rue qui n’en finit pas de monter. Il transpire, il a soif, il n’en peut plus et Mamita en sueur pousse l’engin à ses côtés, ahanant et philosophant sur le sens de l’existence, la beauté de la vie, la transparence des cieux et, néanmoins, le grand vide existentiel. 

Maintenant, le soir tombe. Ils se sont éloignés de la ville. Ils suivent une route de campagne, bordée de grands champs de colza. Leur jaune vif éclaire le chemin ; l’obscurité n’est pas encore totale. Sans se consulter, ils arrêtent de pousser le chariot, se laissent tomber sur le goudron tiède et partagent un silence.

Là-bas, au fond de l’horizon, le soleil a basculé derrière les champs. Le ciel est rouge. Pépito murmure :

- Récemment, je me suis dit : parfois les Yvelines ont des ciels de Far-west.

Mamita se tait, puis articule lentement :

- Pépito, tu n’as jamais vu le Far-west, et voilà douze ans que nous avons quitté les Yvelines.

- Oh ! C’est vrai ; tout cela est vrai, tout cela est faux. Je ne sais plus qui je suis ni d’où je viens, ni où j’habite. Au fait, où allons-nous, mon Roudoudou, ma girafe d’amour, mi corazon qui saigne, aussi rouge que le ciel ?

- Nous allons là-bas, jusqu’au fond du paysage, entre les lignes jaunes du colza, sur la route noire de goudron. Nous allons exactement là où le ciel bascule dans les champs, ou les champs dans le ciel, quelle importance ?

- Quelle importance…répète Pépito, oui, quelle importance ? Tu sais que, tout au bout, nous pourrons lever la tête et nous verrons les étoiles lézarder entre les nuages, les étoiles scintiller, nous sauter au visage, nous redonner l’étincelle du désir perdu ?

Trois silhouettes se découpent sur le paysage : un homme, une femme, un chariot, avançant vers la lumière.

Odile M. Chareyre

Si seulement il y avait des étoiles dans le ciel, on pourrait se repérer plus facilement. Elles pourraient servir de décor au ciel noir. On a coutume de dire que quand le ciel est étoilé c’est que le lendemain il fera beau. Pour ceux qui s’y connaissent, s’il y avait des étoiles dans le ciel, ils pourraient voir la grande ourse, la petite ourse, le chariot...
Ce dernier me fait penser au Père Noël et son traîneau rempli de jouets par milliers. Il me fait aussi penser aux traîneaux tirés par les Huskys. Ce chariot peut faire office aussi de luge. Dans ces lointaines contrées nordiques on ne peut plus voir par transparence à travers les carreaux car il y a trop de givre. On ne risque pas non plus de voir se dessiner sous les robes les cuisses des jeunes filles car elles sont trop habillées pour cela, et quoi de plus normal avec des températures glaciales. Je n’ose imaginer ce que ça doit être par temps de brouillard. Déjà que nous, en France, on a coutume de dire qu’il est à couper au couteau, mais chez eux alors... ce ne doit pas être évident enfin de retrouver sa route.
En effet, dans ces somptueux paysages le gros inconvénient c’est l’effacement des traces balayées par une tombée de neige et aussi il n’y a pas l’ombre d’un panneau routier. La route c’est les chiens qui la connaisse ainsi que le meneur de chariot. De toutes façons s’il se perd, personne ne viendra le chercher. Quoique récemment il existe des concours de chiens de traîneaux où ils sont suivis par l’hélicoptère. Ce qui permet aussi en cas de besoin d’envoyer, afin d’intervenir, des secours.
Mais récemment plusieurs études démontrent que le climat, en se réchauffant, agit sur la faune et la flore en diminuant leur espace territorial. À l’inverse de l’Afrique où les girafes peuvent marcher sur de longues distances car le territoire est vaste. Il n’y a qu’à voir, même dans les zoos elles ont un grand espace. Et je ne sais pourquoi la girafe en objet en caoutchouc sonore plaît tant aux enfants, celle qu’on appelle Sophie.
Sur ma terrasse, il y a des gros lézards qui me rappellent le caméléon. De ma salle à manger, où je reste à cause de la chaleur, j’aperçois furtivement leur silhouette. Je ne sais pas pourquoi, ça me fait penser aux animaux préhistoriques.

Marie-Hélène

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