Les Textes de L'atelier La Plume Libre du mois d'Octobre 2013

 

Lundi 7 Octobre

Consigne 1 :

Vous écrirez à la manière de Jean Robertet. Vous choisirez trois couleurs et vous écrirez ce qu'elles vous évoquent.

Rouge
Rouge ne doit des autres couleurs moindre
Soy repputer, car il monstre victoire,
Pompe, orgueil, arrogant veyne gloire,
Qui ne peult hault et bas ne veult descendre.

Gris
Je qui suis gris signiffie esperance,
Coulleur moyenne de blanc et noir meslée ;
Et soye seulle ou à autre assemblée,
Le moyen tiens en commune actrempence.

Vert
A l'esmeraulde ressemble precieuse,
Me delectant en parfaicte verdeur ;
Mal seant suis avec noire couleur
Et n'appartiens qu'à personne joyeuse.

 

J'aime le rouge
C'est une couleur qui bouge
Il anime la passion,
L'amour, la colère, l'action
C'est une couleur chaude, pleine d'ardeur
C'est la couleur du cœur

Le bleu, couleur de la mer et du ciel
Il incarne le spirituel
C'est l'écho de la vie
C'est l'eau qui nous bénit
Le bleu est léger
Il a le pouvoir d'apaiser

Le jaune, couleur du soleil
Ses rayons réveillent
Sa lumière porte la vie sur Terre
C'est de l'énergie qui nous éclaire
Il stimule les esprits
Et les âmes affaiblis

Gaëlle

Blanc :
Couleur de l'espoir, de l'accomplissement, du bonheur
Tout est blanc, tout va bien
Il représente le bien-être
Être blanc c'est ne pas connaître haine, ni méchanceté
Le blanc est la couleur des anges
Il ne connaît pas le péché

Gris :
Couleur de désespoir, de tristesse, de deuil
Quand tout est gris, tout est triste
Le gris est monotone
Le gris fait couler beaucoup de larmes
Aucun bonheur ne sort du gris

Noir :
Il représente l'infini, ce que nous ne pourrons jamais atteindre
Le noir représente le néant
La profondeur de la noirceur est infinie
Aucune vie n'est présente
Cela peut être le bout du chemin, la fin

Christophe

 

Bleu :
Bleu ne doit d'autres cachés
Présence innovante, car il montre chaleur
Yeux, bruns, attirants, rayonnants
Qui ne m'atteint hault et bas ne m'émeut

Blanc :
Je qui suis blanc comme neige
Blanc immaculé de pureté épaisse
Et soye blanc meslé de vanité
Pure tiens en commune actrempence

Rose :
À les rosaces abondantes de roses
Me déffercent en parfaites odeurs abondes
M'enivrant à souhaits pour l'occasion
Et n'appartiens qu'à personne heureuse

Marie

Rouge est certes une belle couleur
Qui éclate là-bas comme gerbe de feu
Ou volcan sur la mer, qui au loin est si bleue,
Du rouge aussi provient la plus grande chaleur

Bleue la mer qui ondule au loin avec ses vagues,
Et porte des bateaux aux voiles d'émeri
Bleue aussi la lavande et son parfum béni
Mais je dois m'arrêter ou bien je divague

Blanc est comme lys et pur comme diamant
Il s'envole au nuage et disparaît de même
Comme ce papier blanc où j'écris ce poème.
Il déploie sa grande aile et part, le goéland

Danièle

 

Consigne 2 :

Vous donnerez un nombre entre 7 et 484 pour choisir dans le dictionnaire le premier mot des pages correspondant aux numéros donnés.

Gingembre – Accélérations – Anormal – Vitreux – Collaborateur – Odoriférant – Dartre – Plomb – Bible – Canne – Oreille – Yiddish

Paul, mon collaborateur, a embauché quelques jeunes pour le ramassage du gingembre car il devait accélérer la cueillette par peur des ravages du temps.
Paul, les yeux vitreux, anormal en ce jour odoriférant, la peau dartre, aucun plomb dans la tête, lit la bible en yiddish tout en prêtant une oreille.
Il termine en buvant son café au sucre de canne.

Marie

Philippe est très malade, il a les yeux vitreux et la peau dartre, d'une couleur anormale. Le docteur écoute très difficilement Philippe qui parle le yiddish. Il trouve ça bizarre, un juif avec une bible et qui parle pas sa langue, difficile de lui prêter une oreille. Il l’ausculte quand même.
Philippe a un rythme cardiaque anormal, son cœur est en accélération après chaque effort. Le docteur ne comprends pas et lui demande ce qui se passe. Et Philippe lui sort une texture odoriférante, c'est un mélange de gingembre et de canne à sucre contenu dans un bocal de plomb, c'est ce dernier qui le rend malade.
Le docteur demande à son collaborateur de le placer dans une chambre pour le soigner, c'est un empoisonnement.

Christophe

 

Mon collaborateur, qui vient d'Europe Centrale, parle yiddish
Je le vois souvent se promener avec son caniche
Aux oreilles en dentelle et aux yeux vitreux
Il a un aspect vraiment classieux
C'est un homme érudit
La bible il la lit et la relit
Sous un aspect parfois anormal
Il a du plomb dans la tête, c'est pas banal !
Pendant les longs hivers froids
Et l'accélération de ses lectures, il boit
Une boisson chaude au gingembre
À laquelle il rajoute du sucre de canne

Gaëlle

 

Lundi 14 Octobre

Consigne 1 :

Vous écrirez l'autre partie du poème de Baudelaire et vous mettrez en commun vos écrits.

Harmonie du soir

Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige,
Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.

Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir

La tenant si fort que vibrant sur sa tige
Elle bougea ainsi qu'un encensoir ;
Le vent la faisait tourner dans l'air du soir ;
Vigoureux et langoureux vertige !

Les mouvements étaient ainsi qu'un encensoir ;
Comme un cœur qu'on afflige ;
Vigoureux et langoureux vertige !
Si l'espoir est comme un grand reposoir

Un cœur affaibli comme un cœur qu'on afflige,
Qu'on a mit dans le noir et pourtant qui hait le néant vaste et noir !
Le noir est-il un grand reposoir ;
Le noir la fait pâlir, son cœur devient lourd et dans son sang qui se fige.

Toutes les parties de sont corps qui hait le néant vaste et noir,
Tout vigoureux et tout vertige !
La peur du néant dans son sang qui se fige...
Un peu de lumière comme un ostensoir !

Christophe

Voici venir les temps où, vibrant sur sa tige
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir
Les sons et les parfums tournant dans l’air du soir
Valse mélancolique et langoureux vertige

Chaque fleur s’évapore ainsiS qu’un encensoir
Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige
Valse mélancolique et langoureux vertige
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir

Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige
Un cœur tendre qui vibre à l’heure du soir
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir
Le soleil s’est noyé dans un étang qui se fige

Un cœur tendre qui vibre à l l’heure du soir
Du passé lumineux recueille tout vestige
Le soleil s’est noyé dans un étang qui se fige
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir

Danièle

Voici venir les temps où les feuilles tombent
Chaque fleur s'évapore dans l'air
Les sons et les parfums sentent bon dans le jardin
Valse mélancolique qui fait l'attrait des bals

Chaque fleur s'évapore dans la nature
Le violon frémit comme une feuille morte au vent
Valse mélancolique et comme au bal qui tarde à pleuvoir
Le ciel est triste et beau comme dans un jardin un réveillon de soleil

Le violon frémit comme une tempête
Un coeur tendre, comme un enfant qui vient de naître
Le ciel est triste et beau comme la fête du 14 juillet
Le soleil s'est noyé dans une mer démontée

Un coeur tendre, qui bat comme un marron
Du passé lumineux recueille des souvenirs cachés sous un cadre
Le soleil s'est noyé, caché derrière un nuage
Ton souvenir en moi luit comme une belle perle bleue

Monique

Une rose rouge vibrant sur sa tige
Valse au vent ainsi qu'un encensoir ;
Ses pétales légers tournent dans l'air du soir ;
Dans un long tourbillon et langoureux vertige !

Se balançant ainsi qu'un encensoir ;
Une âme se languissait tel un cœur qu'on afflige ;
Elle se laissa choir, langoureux vertige !
Pure comme un grand reposoir.

Rouge comme un cœur qu'on afflige,
Cette pensée qui hait le néant vaste et noir !
Je m'envole dans le ciel et un grand reposoir ;
Pure dans son sang qui se fige.

C'est la lune blanche, qui hait le néant vaste et noir,
Qui se reflète sur tout vestige !
Elle se mire dans son sang qui se fige...
Et s'évapore dans un ostensoir !

Gaëlle

Consigne 2 :

Vous écrirez un court texte commençant par « Elle ouvrit la fenêtre.... » et finissant par « …...elle referma la fenêtre »

Elle ouvrit la fenêtre, c'était le premier jour de l'automne. Elle regardait les oiseaux chanter, les feuilles tombaient par une journée ensoleillée. Le paysage était magnifique à regarder. Elle regardait, émerveillée de ce spectacle comme si elle venait de sortir de son œuf. Son regard et ses yeux bleu azur palpitaient de bonheur !
Elle n'était qu'une citadine, ce spectacle a émerveillé plus d'un citadin et d'une citadine par la beauté naturelle de la vie à la montagne, qui ne le serait pas avec tant de beauté, le ciel bleu et les arbres nus sans leurs feuilles. Et je lui demandai de fermer la fenêtre car il faisait froid. Elle s'exécuta et elle referma la fenêtre.

Christophe

Elle ouvrit la fenêtre et se pencha dehors, c’était le crépuscule, l’heure qu’elle préférait, l’heure où les hirondelles décrivaient, en criant de joie, de grands cercles dans la cour.
Le vent se levait et les nuages s’effilochaient à l’horizon. Soudain, elle eut froid et elle referma la fenêtre.

Danièle

Elle ouvrit la fenêtre complètement endormie et, voyant le temps tout gris, la referma aussitôt.
Elle entendit soudain un gros bruit sur la vitre, se leva, ouvrit de nouveau la fenêtre et, horrifiée, elle vit un gros oiseau mort avec du sang coulant partout.
Écœurée, elle hurla et brusquement elle referma la fenêtre.

Christine

 

Elle ouvrit la fenêtre
Devant elle un paysage champêtre...
Les arbres au loin marquaient l'horizon
Le soleil réchauffait la compagne de ses rayons
Elle se tenait là debout, les yeux fermés
Devant tant de beauté, digne d'un conte de fée

Elle ferma les yeux
Pour la bonté de Dieu
Elle prit alors une grande inspiration
Pour se remplir les poumons
De cet air si pur, emprunt de fraîcheur
Qui lui donnait l'énergie nécessaire à son bonheur

Soudain elle retint sa respiration
Elle rouvrit ses grands yeux marron.
Elle était là immobile, se mit à tousser
Elle se débattait, s'étouffait
Elle avait avalé tout simplement
Une mouche qui volait par là malencontreusement.
En colère, elle referma la fenêtre.

Gaëlle

 

Lundi 21 Octobre

Consigne 1 :

Vous compléterez la liste suivante :

Je n'aime pas
Car

Je méprise
Car

Je déteste
Car

J'exècre
Car

J'abomine …..........................................et aussi
Car

J'abhorre ….......................................... et encore
Car

Enfin, je ne cesserai jamais de haïr
Car

Je n'aime pas boire de l'alcool
Car il me faut plusieurs jours pour récupérer

Je méprise l'injustice
Car on doit être tous jugés à la même enseigne.

Je déteste le racisme
Car on ne juge pas par race mais par mentalité

J'exècre les dictateurs et puis les criminels de guerre
Car ils ont anéanti des populations

J'abomine violeur et aussi pédophile
Car il s'attaque à ce que nous devons protéger

J'abhorre nantis et encore corrompus
Car ils se servent de leurs moyens et de leurs connaissances pour ne pas payer les erreurs qu'ils font.

Enfin, je ne cesserai jamais de haïr les politiciens
Car ce sont tous des menteurs, ils parlent beaucoup sans savoir de quoi vit le plus démuni.

Christophe

Je n'aime pas les gens qui vivent au-dessus de leurs moyens,
Car je connais leur situation et ils ont pas les mêmes valeurs que moi.

Je méprise la vie actuelle, les gens pauvres,
Car d'autres sont trop aisés, sans reconnaissance pour les autres qui n'ont rien et sans travail.

Je déteste ma voisine, elle tape ses enfants,
Car à force de faire la fête et ivre du matin au soir, elle supporte personne.

J'exècre mon ex mari et puis la belle-mère
Car elle a cassé mon ménage par jalousie. Maladive, elle me reprochait de lui avoir enlevé son fils.

J'abomine les curieux et aussi les voyeurs
Car pour moi ce sont des gens qui vivent que de ça, des malheurs des autre et se réjouissent de leur misères.

J'abhorre la richesse et encore le bonheur des gens.
Car cela ne peut m'arriver, moi qui n'ai jamais eu de chance en rien, ni au travail, ni en amour, trop de jalousie.

Enfin, je ne cesserai jamais de haïr tous ces gens, sont toujours là.
Car je hais toute cette facilité pour certains, et je sais que pour moi il en sera toujours ainsi. Je hais !

Marie

Consigne 2 :

Vous écrirez un poème en vers croissants à la manière de Perec

J
AI
CRU
VOIR
PARMI
TOUTES
BEAUTES
INSIGNES
ROSEMONDE
RESPLENDIR
FLAMBOYANTE
PANTELANTE
ECARTELEE
EVOQUANT
QUELQUE
CHARME
TORDU
SCIE
SUR
UN
X

O
LA
VIE
DORE
FLAMBE
DOUCEUR
ILLUSTRE
EVOQUANT
LONGIVITE
ILLUSTRE
DOUCEUR
CHEMIN
DIEU
EST
LA
O

Christophe

 

A
TU
EST
ANGE
PARMI
ENFANT
BONHEUR
ILLUMINE
ECLAIRCIE
NOIRCEUR
BONHEUR
UNIQUE
CHOSE
ETRE
MAN
TU
ES

Christophe

 

J'
AI
VU
LARA
SOIRÉE
DANSER
CHANTANT
INDIGNER
ÉBLOUISSANTE
ÉPARPILLANTE
EFFERVESCENTE
CHAUFFANTE
RAPPELANT
QUELQUE
VOLUPTÉ
PÂLE
VOIR
SUR
LE

C

Marie


Lundi 28 Octobre

Consigne 1 :

Voici un poème à trous. Rédigez les quatre vers manquants en respectant à chaque fois la même longueur (douze syllabes). Vous pouvez employez les mots entre parenthèses pour la rime ou en choisir d'autres. Puis, inventez deux autres vers, avec une rime de votre choix. Enfin, donnez un titre à votre poème.

Un jour, je partirai pour un pays lointain
(train, Rhin, bain, urbain, dauphin...)

Sans me retourner, j'irai jusqu'au bout du monde
(ronde, vagabonde, gronde, seconde, profonde...)

Et quand je reviendrai, des rêves plein la tête,
(quête, conquête, arrête, comète, planète, poète...)

Je dessinerai sur une grande feuille bleue
(fabuleux, yeux, silencieux, cieux, feu, orageux...)

Poème Inutile

Un jour, je partirai pour un pays lointain
J'aimerais bien le faire dans le train ou dans mon bain

Sans me retourner, j'irai jusqu'au bout du monde
En ligne droite, j'imaginerais que je vagabonde

Et quand je reviendrai, des rêves plein la tête,
Je les écrirai, sur un livre comme un poète

Je dessinerai sur une grande feuille bleue
Ou rouge ou noire ou blanche, finalement comme je veux

Mes impressions, illustrant mes poésies
J'inventerais alors d'autres très beaux pays

Pascal

Le grand voyage ou L'invitation au voyage

Un jour, je partirai pour un pays lointain
Je marcherai très vite et jusqu'au lendemain

Sans me retourner, j'irai jusqu'au bout du monde
Là où sur les chemins herbe et fleurs vagabondent

Et quand je reviendrai, des rêves plein la tête,
Pour contempler le port et toutes ses mouettes

Je dessinerai sur une grande feuille bleue
Les merveilles entrevues qui ont frappé mes yeux

Viens avec moi veux-tu ? Ce sera amusant
De courir, de jouer comme deux grands enfants.

Danièle

Voyage

Un jour, je partirai pour un pays lointain
Vers de nouveaux mondes, vivre libre sans être contraint

Sans me retourner, j'irai jusqu'au bout du monde
Comme un courant d'air, j'oublierai cette solitude profonde

Et quand je reviendrai, des rêves plein la tête,
L'imagination n'aura pas sa place car j'aurai vécu ma quête

Je dessinerai sur une grande feuille bleue
Mes extraordinaires et fabuleuses escapades silencieuses

Connaître sera le but de mon voyage
Et je visiterai tout sans poser mes bagages

Christophe

Rêves lointains

Un jour, je partirai pour un pays lointain
Assise dans l'Orient-Express le long du Rhin

Sans me retourner, j'irai jusqu'au bout du monde
Dans des terres éloignées mais très fécondes

Et quand je reviendrai, des rêves plein la tête,
Je penserai à d'autres belles planètes

Je dessinerai sur une grande feuille bleue
Les images de ce voyage merveilleux

Je revêtirai ma belle robe en soie
Et j'inviterai mes amis à ce gala

Gaëlle

Consigne 2 :

«  Elle s'appelait Marguerite........ » Vous écrirez la suite.

Elle s'appelait Marguerite, ma nouvelle voisine. Son chat gris ne cessait de venir sur mon balcon et c'est comme cela que nous avions fait connaissance.
Ce fut d'abord l'échange de tasses de café, puis de thé, avec des petits biscuits, ce qui durait plus longtemps, les dimanches après-midi.
Puis, on s'invita pour l'apéritif, voire le déjeuner, lorsque nous avions le temps de préparer un vrai repas. Et puis vint le moment où furent prêtées écharpes des cardigans, des foulards...
Et un jour, soudain, plus rien : elle avait disparue, avec son chat et mon foulard de cachemire. Sans un mot. Dans la nuit, sans doute. Jamais je ne pus élucider ce mystère : non seulement ce qui s'était exactement passé, mais aussi les causes de ce départ sans explications. Avait-elle reçu un appel urgent d'un membre de sa famille ? J'ignorais tout de sa vie privée mis à part qu'elle aimait les chats !
Des mois plus tard, je reçu un petit paquet : c'était mon foulard, soigneusement plié, accompagné d'une petite carte blanche qui disait simplement : « Merci, Marguerite ». Le tampon de la poste indiquait « Londres », c'était loin !

Danièle

Elle s'appelait Marguerite
Elle était maître dans son domaine.
Dans sa robe blanche et noire
Elle arpentait les champs avec une certaine élégance.
Elle était très importante car son implication dans les tâches
Nous rendait heureux. Elle était des nôtres,
Elle fournissait le lait qui nourrissait nos enfants.
Tout le temps heureuse, jamais malheureuse.
De gros yeux marrons avec beaucoup d'expressions.
Sur ses sabots, il lui arrivait de nous regarder de haut.
Oh Marguerite, toi qui es rentré dans notre vie,
Sans jamais te plaindre tu nous as tout le temps donné
Ton lait qui nous a aidé à nous épanouir.
Tu seras tout le temps dans notre cœur,
Tu nous manqueras.

Christophe

 

Elle s'appelait Marguerite
Elle en avait du mérite
De porter un prénom qui prêtait à rire
Surtout à l'école où les enfants sont cruels
Et avaient inventé un jeu pire que pire
Où ils se sont saisis de la donzelle
Et ils lui ont arraché les membres
Les bras et les jambes
Un par un lentement
En criant :
« Je t'aime un peu, beaucoup, passionnément,
À la folie... et est arrivé à la tête,
Pas du tout, c'est le cas de le dire
À tue-tête ! »

Pascal

 

Elle s'appelait Marguerite, ma voisine
Je la voyais toujours les mains dans la farine
Elle travaillait la pâte dans sa bassine
Pour faire des brioches parfumées à la mandarine

Elle avait d'abord vécu en Chine
Où elle cuisinait la langoustine
Puis, dans une école elle chantait des comptines
Aux petites filles riches en robe de mousseline
Mais elle avait du mal avec la discipline
Elle était revenue place Pigalle dans son studio mezzanine

Devenue libertine avec sa bonne mine
Elle roulait enfin en limousine
Malheureusement, souffrant d'une angine de poitrine
Et d'une crise d'albumine
Elle avait dû renoncer à cette vie de magazine
Mais c'était une femme maligne
Et elle finit sa vie dans une fabrique de pralines

Gaëlle