Concerthau au Festival des Voix Vives 2013
Poésies et Saveurs
À nouveau cette année la poésie et les saveurs se sont mêlées durant le festival « Voix Vives » - du 19 au 27 juillet. Concerthau a donné aux poètes, lors des rencontres organisées chaque jour, à déguster les plats aux couleurs de leur pays ou de leur région d'origine ou d'adoption, tout en leur permettant de "savourer" les textes produits dans les ateliers d'écriture, inspirés de leurs propres écrits.
Samedi 20 Juillet
Jean Poncet (France - Marseille)
Poésies
D'après "Cinq poèmes écrits sur un chemin de lune"
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La vie la vie pourtant
Dans la cage de l’homme qu’effleurent les nuées
Larmes de pluie sur la montagne
Les roselières
Aubes noires et vêpres blancs
Toute odeur évanouie
Sources taries
Mes lèvres au calice de lune
Dépose ton image
Embuée de lune
Voici venu le temps de l’irrémédiable
La mer jamais ne revient
L’eau toujours est en nous
Froide
Pleure le ciel sur les sables morts
Arbres calcinés
La barque s’éloigne sur les eaux noires
Quel rêve crépusculaire
Pour éclairer les pas
Et boire ô boire
La vie la vie
Isabelle |
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Le miroir de tes yeux
Ne reflète que la mer qui jamais ne revient
que les aubes noires
que le néant
que les larmes de pluie sur la montagne
que le gel dans les marais
que le rêve crépusculaire
qui dépose ton image
sur un linceul
Le miroir de tes yeux
reflète un monde immergé
où l'eau est toujours en nous
où la lune dépose le souffle
où les arbres sont calcinés,
les sources taries.
Mais la vie boit pourtant par mes lèvres
Au calice de lune,
Le lait de la nuit
La vie
La vie
Pascal |
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La mer rêve de la lune,
Rousse sur la montagne.
Tes yeux noirs déposaient des larmes
Sur le reflet de ton image.
La nuit blanche
Éclaire les pas de l'homme
Guerrier immergé dans les sables,
Évanoui dans des miroirs embués
La vie jamais ne revient.
La vie froide avance et pleure
Dans les marais
Le néant de ton rêve a blanchi les os,
Au seuil d'une nuit irrémédiable.
Gaëlle
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Voici venu le temps... de l'intermédiaire,
Reste la lune... dans la cage de l'homme, qu'effleurent les nuées
Le reflet seul, de la lune dépose le souffle
L'eau toujours est en nous, dépose ton image, quel rêve crépusculaire !
Des guerriers fragiles, les roselières suscitent !
La mer jamais ne revient.
Pleure le ciel sur les sables morts au miroir de tes yeux
La vie la vie pourtant !
Seul, larmes de pluie sur la montagne
Toute odeur évanouie
Le gel blanchit les os de la nuit.
Nathalie
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Bronze notre peau pâle
Pour chasser l'hiver qui dure
Oh Soleil ! Soleil !
Caresse mon visage doucement
Parfume mon corps étendu sur le sable
Le temps, le temps est là
Mes jambes au soleil
Se donnent, s'offrent
Prends-les une à une
Fonce-les de ton pouvoir
Soleil levant
Tu nous prends le devant
Ton souffle chaud nous ranime
Soleil couchant tu te donnes
Tous ces gens te contemplent
Le froid revient
Dans les maisonnées
Frigorifie tous ces gens
Qui implore ton retour
Écoute-les, ne pars pas si vite
Les cerisiers t'observent
De tous leurs boutons
Qui veulent éclore
Chauffe-les de ton pouvoir magique
Pour qu'ils s'ouvrent
Quel soleil de mille feux
Dépose ton image dans ce ciel
Qui, malgré la nuit
Reluit de toute son âme
Arbres déshabillés, feuilles mortes
Voici le changement qui vient
Reste le soleil
Pour éclairer tous ces gens
Perdus du temps qui passe
Marie
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Bonjour Soleil, toi qu'on ne peut voir en face
Toi qui brille au-dessus de nos têtes
Qui nous rappelle l'été et la bonne humeur
La chaleur revient et l'hiver part
Nous changeons tous les vêtements, du collant à la mini-jupe
Soleil qui nous oblige à porter des lunettes
Toi qui nous donne de la chaleur
Nous oblige à faire courant d'air pour avoir de la fraîcheur
Nous oblige à boire plus que d'habitude
Parce que toi soleil tu assèches nos gosiers
Soleil, tu nous rappelles que tu es chaud
Donc il faut penser au chapeau
Le ciel est bleu
Puis une grosse tache jaune
Nous rappelle que l'été est là
Les fleurs s'ouvrent, de toutes les couleurs
Les fruits sont sucrés et d'une bonne douceur
Le soleil réchauffe la mer pour que l'on se baigne
La vie est plus facile avec toi pour sécher
Toi soleil tu es mon ami
En voiture tu nous suis de ta hauteur
Tu descends doucement vers le soir
Je me repose comme toi
Le matin te voilà encore
Tu nous réchauffes, sur nos têtes et dans nos cœurs
Josette
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Tu es la plus belle, étoile
Quand tu me montres le chemin
Couchée sur ton velours noir
Je peux te toucher de ma main
Pourquoi cesses-tu de luire au matin ?
Les yeux posés au sol
N'en voient que la poussière
Quand brusquement elle s'éteint
Comme un inévitable trou noir
L'étoile alors n'est plus que désespoir
Courant, toujours courant
Tu essaies de semer ton destin
Pourchassé par ces milliers d'étoiles
Et surtout celle qui te vit naître un matin
Mais il était déjà trop tard
Il en est qui brillent
Comme tes yeux en colère
Quand je les regarde
C'est toi que je vois
Étoile qui m'a sortie de la nuit
Quand le poète la distingue, resplendissante
Il lui crie qu'il l'aime
Qu'elle l'inspire quelques fois
Mais qu'elle est bien trop lointaine
Et l'étoile, hautaine, ne l'écoute même pas
Isabelle |
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Le monde perd son temps
Car l'Homme tue pour l'argent
Les mers sont devenues noires
Seul le ciel est bleu
Il garde espoir
Le ciel est gris
Des flocons sur ton tapis
Le néant dans les rues
La chaleur a disparu
Mon bronzage j'ai perdu
Pluie d'étoile
Dans cette merveilleuse toile
Le ciel est immense
Mon cœur balance
Quand je vois les merveilles du temps
Coraline |
D'après "
Trois poèmes gyrovagues"
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Tu marches sans but
Tu erres dans ta tête comme dans ta vie
Ton but est de penser et de réfléchir
Tu n'as pas d'attaches, de près ou de loin
Ta vie est faite de pas
Petite et grande longueur
Tu te lèves et tu penses déjà à demain
Tu comptes les pas que tu fais en une heure et plus
Tu avances doucement, ta démarche est de plus en plus pesante
À force de traîner le pas
Tu t'entends réfléchir
Tu entends plusieurs personnes marcher
Plus ou moins vite
Que de dire de ce poème
Sinon que le soir tu es fatigué et que tu dors bien
Josette
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Tu as traîné
Plusieurs années
Et ces regards se sont posés
Tu as traîné
Encore une année
Et les gens t'ont jugé
Pour tes écarts
Pour ta dernière année
Tu as traîné
Ô
Le noir visage de ton existence
Marie
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Il va
Dans ce monde
Où le chaos
Guide ses pas
Sur un chemin
Qui sans cesse le blesse
La forêt
L'a revêtu de son feuillage
Tandis qu'il la traversait
Ne sachant si au bout
La lumière l'accueillerait
Ou le feu le détruirait
Il voit
Dans les maisons les visages
N'entend pas les paroles mais il sait
Que le vent dont il suit le sillage
Parle d'amour et de paix
La route a fait de lui un homme sage
Isabelle
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Errant sur ce quai
La tête pleine d'idées
Tu ne sais pas ce que tu vas faire
Tes pieds nus sur la terre
Te ramène à la réalité
D'une vie gâchée
Errant sous cette nuit étoilée
Ta famille tu as abandonné
Pour faire ton chemin
Pour te créer un lendemain
Solitude, tristesse, mal-être
C'est ce qui résonne dans la tête
De ce pauvre homme errant
Le soir du Nouvel An
Un après-midi d'été
Des plages ensoleillées
Toute une vie tu as marché
Sans trouver ta voie
Tu as perdu la foi
Tu es devenu maintenant
Un homme seul, errant
Coraline
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Saveurs
Verrines "Vieux Port" - Salade Méditerranéenne
Dimanche 21 Juillet
Mohamed Miloud Gharrafi (Maroc)
Poésies
D'après "Le sable et moi"
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Je vois dans la main d'une femme
Tout ce qu'elle a donné
Tout ce qu'elle a reçu
Tout ce qu'elle a voulu
Tout ce qu'elle n'a pas eu
Dans la main d'une femme
Est écrit son destin
Du jour de sa naissance
À son dernier matin
De cette main tendue
Elle a guidé les pas
De son petit enfant
De son homme parfois
Dans la main d'une femme
Il y a tout cela
Et puis aussi tout ce
Qu'on ne connaîtra pas
Marie-Christine |
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Je vois dans la main d'une femme
Le bonheur du lendemain
L'étincelle qui fait la flamme
D'un chemin certain
Le soleil qui mûrit mes fruits
D'un amour pur et vrai
Qui fait de ma vie
Un vrai conte de fée
Un soutien permanent
La joie d'être parent
L'instinct maternel
Qui fait tant de merveilles
Quand la femme tend la main maintenant
C'est pour construire un destin.
Coraline |
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Je vois dans la main d'une femme
La trace de toutes ces larmes
D'avoir perdu un fils à la guerre
J'y lis le désarroi d'une mère
Elle a hurlé sur ce corps
Agenouillée devant son enfant mort.
Dans ses mains, elle tente de retrouver les caresses
Qu'elle lui prodiguait jadis avec tendresse
Lorsqu'il revenait vers elle désespérément
Pour se blottir en son sein tendrement.
Ses mains ne l'effleureront plus
Dans la terre bientôt il aura disparu.
Je vois dans la main de cette femme
Un bien terrible drame, Madame !
Gaëlle |
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Je vois dans la main d'une femme
Par transparence une petite flamme
Parfois chancelante
Toujours vivante
Traduisant l'énergie
De sa vie
Que ce soit dans sa journée ensoleillée
Ou dans sa nuit noire étoilée
Pour ses enfants
Qu'elle les rêve ou qu'ils soient vivants
Pour son métier
Qu'il soit dehors ou ménager
Je vois dans la main d'une femme
Par transparence les charmes de son âme
Pascal |
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Je vois dans la main d'une femme les lignes de son destin
Qui se dessinent sur la paume et se perdent au loin
Dans le creux du poignet plié
Comme si sa vie ne devait jamais s'arrêter
C'est son histoire qui s'écrit ici
Du moment où elle a poussé un premier cri
Jusqu'à l'instant où le silence
Lui a été imposé par sentence
La femme alors n'a plus que ses yeux pour parler
Que ses mains à tendre pour implorer
Mais quand devant elle, résignée, elle les laisse tomber
J'y vois toute la souffrance que dans son âme elle a gardé
Isabelle |
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Dans ses mains on voit la souffrance
De la femme qui a beaucoup travaillé
Qu'elle a eu une famille nombreuse
Avec les corvées de la maison
D'une bonne maîtresse d'intérieur
Et tout ce qui s'en suit
À présent ses mains sont toutes déformées et fripées
Pura |
Cela m'inspire un téléfilm dont je n'ai pas vu la fin à mon grand chagrin.
Il s'agit d'un homme... et une femme lui lit effectivement les lignes de la main, se prétendant voyante auprès de sa nouvelle amie !
Celle-ci lui dit : « Quel drame, tu as perdu tes parents dans un terrible accident... »
N'écoutant que son bon sens, et pour faire « stylé » devant sa femme, ignorante de cette terrible nouvelle de sa vie antérieure, il décide d'appeler ses parents et demande à son père : « Comment va maman ? ».
Blessée, sa femme reste pantoise, sa copine aurait-elle menti ? Il semble n'en être rien. La copine renchérit : « Je t'assure, dit-elle, je l'ai vu dans sa main ! »
Alors, qui a raison, qui a tort ? Ce mystère persiste encore... Pour la vérité il s'avère que ce garçon a été adopté ! Alors, c'est vrai, le mystère persiste encore...
Tous ces liseurs de « bonne aventure » serait-il capable de lire notre futur ?
Nathalie
D'après "Place Catalunya"
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Place Catalunya
Ville de Barcelone
Sur la place Catalunya
Des espagnols
Des bruits de castagnettes, de la musique
Des danses à tous vents
Et les voix chaudes et fortes
De tous ces gens
Sur la place Catalunya
Les jets et les fontaines qui vous rafraîchissent
Ces immeubles qui l'entourent
Qui la meublent et qui la comblent
Les gens parlent, jouent aux boules
D'autres prennent le soleil
Les enfants s'amusent
Sur la place Catalunya
Qui leur est propre
Elle n'est jamais seule
Elle est respectée
Elle sait s'entourer
La place Catalunya
Est toujours habitée
Même toute l'année
Marie |
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Place Catalunya
Je vois les couleurs
Des accents
Les mots que je ne comprends pas
M’entraînent
Sur les pas
D'une danse Catalane
Place Catalunya
Des enfants
Qui jouent à la guerre
M'invitent à faire la morte
Mais c'est ici
Que je me sens revivre
Pour la première fois
Isabelle |
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Sur la place Catalunya
Je vois une place ronde
Le bruit des voitures
À la queue-leu-leu
Qui se suivent de près
Je vois des personnes qui se reposent
J'entends du bruit, des gens qui parlent
Je regarde autour de moi,
Des bâtiments ou des musées
Le ciel est bleu et je cherche un peu d'ombre
Je vois aussi des magasins de souvenirs
Je m'aperçois que la ville bouge
Josette |
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Sur la place Catalunya
Les couleurs d'un peuple chaud,
Les odeurs d'une vie exotique,
s'offrent à mes sens.
Sur la Place Catalunya,
L'ambiance et le flamenco,
Les joies d'une vie ibérique,
Se vivent de façon intense.
Sur la place Catalunya,
Les casquettes et les paréos,
Et les danses tout en musique,
S'expriment de façon immense.
Slimane |
Saveurs
Samoussa - Gateaux Marocains
Lundi 22 Juillet
Nicole Peyrafitte (France - Luchon)
Poésies
D'après "Hòu! Hòu! Hòu! Hemna d’ Oò (Oh! Oh! Oh! Femme de Oô)"
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Femme de Thau
Femme de Thau
Femme de l'amour
Femme à la chevelure noire
Femme attirante et pulpeuse
Femme Européenne
Femme de Thau
Femme de Thau
Ils t'appellent femme de joie
Ils t'appellent femme heureuse
Ils t'appellent et t'entraînent dans leurs ébats
Femme de Thau
Femme de Thau
Arbre de cœur
Arbre qui s'avance
Arbre de cœur
Femme de Thau
Femme de Thau
Arbre désespéré
Marie |
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Toi, Femme de Thau,
Perdue dans cette forêt de pierre,
Combattant sans cesse la misère,
Puisse Dieu entendre tes prières.
Toi, Femme de Thau,
Enfermée dans ton habit de soie,
Couverte d'un voile de tracas,
Vaincre tes peurs tu devras.
Toi, Femme de Thau,
Malgré les rires moqueurs,
Malgré les pires horreurs,
Que commettent les hommes tu demeures.
Slimane |
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Femme de Thau
Femme d'étang
Femme qui pêche
Femme qui vend
Du rêve, du vent
Tu es riche de ses trésors enfouis
Qui t'ont vue naître
Comme la Venus de Boticelli
Sortant de l'onde
Il y a mille ans
Pour répandre autour de toi la vie
Et pour protéger cette étendue calme
Que tu as salée de tes larmes
Isabelle |
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Femme de Thau
Femme du soleil
Femme de couleur
Oh oh oh Femme de la mer
Ils t'ont voulue femme déesse
Ils t'ont voulue femme à la peau bronzée
Ils t'ont voulue femme légère
Ils t'ont acceptée, toi
Femme du Midi
Sable fin
Sable mouillé
Sable fin
Josette |
D'après "Evasion dorée"
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J'écoute le vent, les vagues, les mouettes, les voitures, les paquebots, les bus
Les sons qu'ils produisent
Tel un orchestre symphonique
Exécutent une mélodie contemporaine dont
Je ne perçois pas toujours les formes
Et qui m'évoque la nature
Qui se mesure à la ville
Dans un tumulte de chair et d'acier
Qui me transperce puis
Qui m'écrase et m'emporte
Et me laisse à terre
Pour chaque bruit que je perçois
C'est un seul regard à la fois
Isabelle
J'écoute le vent, les vagues, les mouettes, les voitures, les paquebots, les bus
Tous ces gens qui se bousculent au quotidien, toujours pressés
D'autres sont en vacances
Visitent la ville et les musées :
Paul Valéry, Georges Brassens
Le Théâtre de la Mer Jean Vilar
Des restaurants où les gens se placent
Je ne perçois pas toujours les formes
Le soleil chauffe tous ces gens
Pour leur donner une peau plus foncée à la fin des vacances
C'est un seul regard à la fois
Marie
J'écoute le vent, les vagues, les mouettes, les voitures, les paquebots, les bus
Beaucoup de bruits
Beaucoup d'eau
Beaucoup de gaz pour les bronches
Pour expliquer tous ces mots
Faudrait dire, avec un seul regard à la fois
Pour comprendre cette phrase -
Ou la personne qui l'a écrite
Dont, de loin ou de près
Je ne perçois pas toujours les formes
Qui me sont familières
Et qui font partie de la vie
Josette |
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J'écoute le vent, les vagues, les mouettes, les voitures, les paquebots, les bus. J’écoute aussi les trains, les avions, les gens crier leur stress et leur fatigue.
A force d'entendre ces bruits, je les détaille. Je sais l'activité à laquelle les gens se livrent. Quelquefois, je ne dors pas pour mieux percevoir le matin. Juste le vent souffle et fait danser la mer à peine éveillée. Le cri perçant des mouettes vient ponctuer cet état de choses. Une fois posées, elles me regardent en train de les écouter. C'est un seul regard à la fois.
Et soudain, l'activité humaine vient rompre cette harmonie naturelle. Les machines servant au transport des hommes se mettent en marche. Bien que bruyantes, elles sont à peine visibles. Je n'en perçois pas toujours les formes.
Slimane
Saveurs
Brochettes de fromage de brebis et de jambon au piment d'Espelette
Mardi 23 Juillet
Fernando Aguiar (Portugal)
Poésies
D'après "Le dépassement indépassable"
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Si l'amour peut être abominable
Il peut être formidable
Si le dépassement peut être indépassable
Il peut être intraçable
Si l'ostensible peut être exigible
Il est sûrement pas impossible
Si la tonique peut être favorable
Il peut être instable
Si la nudité peut être désirable
Elle n'est pas désagréable
Si le mot est parfois imperceptible
Il est toujours crédible.
Coraline |
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Si l'amour peut être abominable
La haine peut devenir aliénable
Si le dépassement peut être indépassable
Le don de soi peut être admirable
Si l'ostensible peut être exigible
La discrétion peut être crédible
Si la tonique peut être favorable
La douceur est définitivement agréable
Si la nudité peut être désirable
La pudeur peut être appréciable
Si le mot est parfois imperceptible
Le verbe haut peut-être se doit d'être compréhensible.
Gaëlle |
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Si l' amour peut être abominable
Il peut être aussi très aimable
Si le dépassement peut être indépassable
Il peut être appréciable
Si l'ostensible peut être exigible
Il n’être pas très visible
Si la tonique peut être favorable
Elle n'est pas toujours agréable
Si la nudité peut être désirable
Elle n'est pas très supportable
Si le mot est parfois imperceptible
Il peut être de temps à autre irrésistible
Pura |
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Si l'amour peut être abominable
Il n'en reste pas moins regrettable
Si le dépassement peut être indépassable
Il reste indispensable
Si l'ostensible (hautain) peut être exigible
Ce n'est pas une raison pour être pris pour cible
Si la tonique peut être favorable
Il n'en est pas de même pour le prénom Monique
Si la nudité peut être désirable
Il reste que ça soit un scandale !
Si le mot est parfois imperceptible
Il n'en reste pas moins subtil !
Nathalie |
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Si l'amour peut être abominable
La raison ne peut être façonnable
Si le dépassement peut être dépassable
Le verbe ne peut être indéchiffrable
Si l'ostensible peut être exigible
L'effacement ne peut être nuisible
Si la tonique peut être favorable
L'amuïssement ne peut être acceptable
Si la nudité peut être désirable
Le caché ne peut être avouable
Si le mot est parfois imperceptible
La parole est souvent invincible
Isabelle |
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Si l'amour peut être abominable
C'est qu'il est véritable
Si le dépassement peut être indépassable
C'est que tout est faisable
Si l'ostensible peut être exigible
C'est que tout est flexible
Si la tonique peut être favorable
C'est que nul n'est irremplaçable
Si la nudité peut être désirable
C'est que rien n'est inavouable
Si le mot est parfois imperceptible
Rien n'est indicible.
Slimane |
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Si l'amour peut être abominable
La haine peut être effroyable
Si le dépassement peut être indépassable
Les efforts peuvent être surmontables.
Si l'ostensible peut être exigible
La simplicité, quant à elle, n'en demeure pas moins crédible.
Si la tonique peut être favorable
La nonchalance peut être très désagréable.
Si la nudité peut être désirable
La tenue vestimentaire n'en reste pas moins, parfois, agréable.
Si le mot est parfois imperceptible
Le silence peut être aussi pénible.
Christine |
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D'après "Poème Processus"
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Il écrivit les vers sur une feuille
mais ça ne lui a pas plu.
Il les a froissés
et mis de côté.
Les mots qui le fuyaient
Où étaient-ils passés
Il croyait les tenir
Et puis tout s'effaçait
Il reprenait la feuille
Et il recommençait
Quand le soir fut venu
Il avait renoncé
N'est pas Rimbaud qui veut
Ça c'est une évidence
« Essayons la chanson
J'ai peut-être une chance »
Marie-Christine
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Il écrivit les vers sur une feuille
mais ça ne lui a pas plu.
Il les a froissés
et mis de côté.
Il s'est levé
a regardé par la fenêtre.
Un oiseau sur une branche
entonnait une chanson.
Les notes qu'il déroulait
ont inspiré le poète.
À la table il s'est assis
et a pris une feuille blanche.
Sa main au son du chant écrivait
en ne se souciant que du rythme
comme un compositeur
rédige une partition.
Quand l'oiseau s'est arrêté de chanter
l'homme a cessé d'écrire.
Là, sur la feuille étaient tracés
les mots qu'il n'avait jamais osé dire.
Isabelle |
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Il écrivit les vers sur une feuille
mais ça ne lui a pas plu.
Il les a froissés
et mis de côté.
Il reprit une autre feuille
toujours assis dans son fauteuil
Et ferma les yeux
et réfléchit de son mieux
Penché sur la page blanche
il allait enfin prendre sa revanche
Sur les mots qui l'avaient abandonné
et qui le laissaient là, désemparé
Il s'obstina à écrire son poème
et soudain les images se présentèrent sans problème
Les mots se couchèrent sur la page
telle la légèreté d'un nuage
Ils étaient là, enfin
les précieux alexandrins
Il avait réussi
son œuvre était enfin finie
Gaëlle
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Le poète distrait
Il écrivit les vers sur une feuille
Comme il était pressé il a fait ça en vitesse
Ne regardant pas ce qu'il écrivait
Et à la fin il a tout jeté à la poubelle.
C'était du temps perdu pour cet inconnu
La prochaine fois il fera plus attention
Cela lui servira de leçon
Pura |
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Elle inscrivit des mots sur un tableau
mais il était trop grand.
Elle les a effacés
pour recommencer.
Elle essaya d'écrire plus gros
cela n'allait pas non plus.
Elle l'a effacé
pour recommencer.
Elle insista, sans fin
à la grosseur désirée.
Elle a effacé
et recommencé.
Elle réessaya
sans résultat.
Elle effaça
pour recommencer.
Les mots se mélangeaient
à ne plus être. Énervée
elle effaça
et recommença.
Il ne lui resta plus de craie
pour écrire sur le tableau.
Mais les mots étaient prêts.
Finis.
Dans sa tête, plus besoin d'effacer,
ne plus recommencer.
Marie
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Les mots se sont formés
Dans ma tête
Je les ai assemblés
Dans un ordre qui m'inspirait
Des rimes courraient
Qui en invitaient d'autres
Alors j'ai pris une feuille de papier
Et je les ai tracés
Noir sur blanc
Ils prenaient un sens
Sur un rythme
Que je leur insufflait
Quand mon esprit
Refusa de me souffler
D'autres vers
J'ai posé le stylo
D'autres voix
Les ont alors prononcés
Isabelle |
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Face à cette feuille blanche
Le cœur qui flanche
À la recherche d'inspiration
Avec un peu de rébellion
Le stylo est à côté
Mais rien n'y fait
Rien ne veut sortir
Alors on se plonge dans les souvenirs
Des mots à portée de main
Mais sur la feuille il n'y a rien
La difficulté de faire des rimes
C'est vrai que ça déprime
Inconsciemment j'écris
Et voilà qu'il est fini
Juste un peu le reformer
Pour qu'il soit parfait
Coraline |
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Il écrivit les vers sur une feuille
mais ça ne lui a pas plu.
Il les a froissés
et mis de côté.
Normal, on fait tous ça
quand ça ne va pas
et que ça ne rime pas !
Il lui venait quelques idées en tête
et ça le faisait rêver
mais quand il s'est relu
ça ne lui a pas du tout plu.
Et il a classé ses vers
pour faire une meilleure affaire
et il a relu les vers de Prévert
jugeant que là, loin de là
il ne perdait pas au change
puisque ça l'arrange !
Il voulait faire une belle poésie
sans soucis, sans chiffonnages de papier.
Alors lui vinrent des idées
et c'est ainsi qu'est né
le poème du « Cancre »,
l'un des plus beaux poèmes de Prévert
qu'il a écrit un soir d'hiver
accompagné de son copain Gilbert.
(C'est pas vrai mais cela paraît vital pour la rime)
Nathalie |
Saveurs
Pain au chorizo
Mercredi 24 Juillet
Noni Benegas (Espagne)
Poésies
D'après "Morandi" et "La maison"
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Les natures mortes de Morandi
Quand j'ai vu les natures mortes de Morandi...
Comme faire éclater la cendre et l’absorber
Qui brillerait jusqu'à la fin et s’éteindrait
Et les fenêtres qui encadrent un unique paysage
Composent des sortes de groupes de famille
Au fond d'un fauteuil
Et un frère toujours aux toilettes
Qui découvre son adolescence
J'eus l'intuition que ces volumes, leurs interstices
Installés avec une rage de poussières dans le vide...
Comment une fois la maison tranquille effacer l'absence du père
Dont le bord supérieur rappelle, sur les photos
De famille qui effacent les identités,
Les traversins aux lettres imprimées
Pura
J’ai vu les natures mortes de Morandi,
les fenêtres qui encadrent un unique paysage,
indestructibles toujours.
Les traversins aux lettres imprimées
composent des sortes de groupes de famille.
L’absence du père
efface les identités
par un trou noir, ou mieux lumineux, très clair.
Sur les photos de famille,
ni escalier, ni une salle, ni une mère
J’ai vu, aussi, l’ordre entre eux des flacons sveltes
de cannelle simple, solides dans la mémoire,
Groupes gris, rosés, aux liens ténus ou de fer,
qui brilleraient jusqu’à la fin et s’éteindraient.
Comment, une fois la maison tranquille, effacer
l’horizon découpé par têtes hautes et basses,
installé avec une rage de poussière dans le vide
dans chacun des tableaux
livides de l’enfance.
Et cette ambiguïté les fait vivre.
Isabelle
Groupes gris, rosés, aux liens ténus ou de fer,
et les fenêtres, qui encadrent un unique paysage,
livide, de l’enfance.
L’horizon découpé par têtes hautes et basses
par un trou noir, ou mieux lumineux, très clair
qui découvre son adolescence.
Sur les photos de famille,
l’absence du père
efface les identités,
installées avec une rage de poussière dans le vide
dans chacun des tableaux,
qui brilleraient jusqu’à la fin et s’éteindraient.
Cette ambiguïté les fait vivre.
Comment faire éclater la cendre et l’absorber,
indestructible toujours.
Comment ni entrer ni sortir, qu’il n’y ait un porche,
j’eus l’intuition que ces volumes, leurs interstices
de cannelle simple, solides dans la mémoire,
composent des sortes de groupes de famille.
Coraline
Comment dissoudre une maison.
J’eus l’intuition que ces volumes, leurs interstices,
et les fenêtres qui encadrent un unique paysage
de l’enfance, composent des sortes de groupes de famille.
Quand j’ai vu les natures mortes de Morandi,
comment faire éclater la cendre et l’absorber
par un trou noir, ou mieux lumineux, très clair
qui brillerait jusqu’à la fin et s’éteindrait.
Groupes gris, rosés, aux liens ténus ou de fer,
indestructibles toujours.
Comment ni entrer ni sortir, qu’il n’y ait ni porche,
ni escalier, ni une salle, ni une mère,
l’horizon découpé par têtes hautes et basses.
Comment, une fois la maison tranquille, effacer
l’absence du père,
sur les photos de famille,
effacer les identités
installées avec une rage de poussière dans chacun des tableaux.
Et cette ambiguïté les fait vivre
dans le vide
Marie
|
|
D'après "Strates"
|
Ce n'est pas que tu écrives toujours la même chose,
Mais je pense que tu as besoin d'une pause.
Tu écris au même lieu une autre couche,
Alors qu'il faudrait une retouche,
Plus profonde, de ce lieu.
C'est fou de voir que certaines pratiques,
De même que les toiles métalliques,
S'étendent à ce point. La disparité
De certaines installations laissent voir une autre réalité
Et entretient le dialogue.
-remembrance, ai-je mis sur le catalogue-
Cette ignorance dérisoire,
Qui travaille par strates comme la mémoire,
Qui détruit tout ce qui est à nous
Et entrevoit ce qu'il y a dessous,
C'est là le châtiment le plus démentiel,
Le plus cruel.
Slimane |
|
Ce n’est pas que tu écrives toujours la même chose,
Mais tes paroles tournent sans fin tel un manège rose
Tu écris au même lieu une autre couche,
De peur de n'en plus trouver la souche
Plus profonde, de ce lieu.
Elle est pourtant gravée dans tes yeux,
De même que les toiles métalliques,
Sur lesquelles sont tendues les pensées idylliques
de certaines installations, laissent voir une autre réalité
Que ton monde indigné.
-remembrance, ai-je mis sur le catalogue-
L'évocation de l'évolution de ta pirogue
Qui travaille par strates comme la mémoire,
Qui, vieillissante, enfouie le présent... ce soir
Et entrevoit ce qu’il y a dessous,
Le lointain souvenir flou,
Le plus cruel.
Anny |
|
Ce n’est pas que tu écrives toujours la même chose,
Mais tu te répètes toujours dans ta prose !
Tu écris au même lieu une autre couche,
Et à chaque fois tu fais mouche
Plus profonde, de ce lieu
Dans ce fort milieu.
De même que les toiles métalliques,
Installées d'une façon oblique,
De certaines installations laissent voir une autre réalité
Peut-être même avec pénalités !
-remembrance, ai-je mis sur le catalogue-
À la fin, en épilogue
Qui travaille par strates comme la mémoire,
En couches blanches et noires
Et entrevoit ce qu’il y a dessous,
C'est d'autant plus fou !
Le plus cruel,
Le plus réel !
Paulette |
|
Ce n’est pas que tu écrives toujours la même chose,
Mais, vois-tu, fais un effort différent.
Tu écris au même lieu une autre couche,
Change d'endroit et de pensées
Plus profondes, de ce lieu.
Ces couleurs lumineuses,
De même que les toiles métalliques,
Sur ce papier blanc et ligné,
De certaines installations laissent voir une autre réalité
De ton apparence et image.
-remembrance, ai-je mis sur le catalogue-
Qui te ressemble au travers et
Qui travaille par strates comme la mémoire
Du passé et du présent
Et entrevoit ce qu’il y a dessous.
Ce qu'il y a de bon et mauvais en toi c'est
Le plus cruel
Malgré ça.
Marie |
|
Ce n’est pas que tu écrives toujours la même chose,
Mais les choses que tu crois reviennent en permanence
Tu écris au même lieu une autre couche,
Le lieu tu le changes mais l'écriture reste
Plus profonde, de ce lieu
Que tu aimes et que tu respectes.
De même que les toiles métalliques
Font d'énormes bruits quand tu les claques ensembles
De certaines installations et laissent voir une autre réalité
La réalité est déjà moche alors, essayons de pas la voir.
-remembrance, ai-je mis sur le catalogue-
Ce catalogue doit être épais et lourd de souvenirs
Qui travaille par strates comme la mémoire.
La mémoire à des failles, faudrait boucher les trous
Et entrevoir ce qu’il y a dessous,
Je pense que la médecine peut nous répondre
Le plus cruel.
C'est rien de savoir.
Josette |
|
Ce n’est pas que tu écrives toujours la même chose,
Car tes souvenirs sont fluctuants
Tu écris au même lieu une autre couche,
De ce qui te semble être ton histoire passée
Plus profonde, de ce lieu.
Des lignes qui, comme des rails
Sur ce panneau que tu as tracé
De même que les toiles métalliques
De certaines installations laissent voir une autre réalité
Plus incertaine que celle que tu as créée
-remembrance, ai-je mis sur le catalogue-
Qui contient les traces de ce que tu ne veux pas regarder et
Qui travaille par strates comme la mémoire,
Ajoutant des mensonges, mais le cerveau se rebelle
Et entrevoit ce qu’il y a dessous,
Ce dont tu ne voudrais plus jamais te rappeler :
Le plus cruel.
Isabelle |
Saveurs
Gaspacho - Tortilla
Jeudi 25 Juillet
Andrea Genovese (Italie/Sicile)
Poésies
D'après "Nocturne"
|
On sort le soir
On sort le soir se promener
la rue est très animée
il y a beaucoup de gens
se racontant des messages secrets.
Et des regards perçants
ils se disent des mots longs
les immeubles sales.
Loin de là une flèche imparable
avec un désir brûlant.
Et tous ces fantômes noirs.
Les distances proches,
Il y a beaucoup de bruits
et partout des ambulances blanches
Pura
|
|
Au milieu des rues animées
Se croisent des regards perçants et discrets
Se perdent des phrases, des mots longs
Passent des fantômes noirs
Devant des immeubles sales, le soir
Une ambulance blanche file
Vers un lieu proche et loin à la fois de la ville
Elle emporte une vie ou une mort vers son sort
Tel un message secret à découvrir.
Connaître l'issue est un brûlant désir
Même si on fuit la mort
Elle transpercera notre corps
Comme une flèche imparable
Tel le cycle de la vie, immuable.
Gaëlle |
|
Fantômes noirs qui passent
Dans la rue animée du passé
Les distances proches ou lointaines
Délivrent un message secret
Étalant leurs mots longs
Sur les immeubles sales en haut desquels
De son regard perçant
Une sirène plongeante
Décoche une flèche imparable
Et déclenche un désir brûlant
Qui me consume au fond d'une ambulance blanche
Isabelle |
|
La rue animée longeait les immeubles sales, ne restaient dans la nuit que les fantômes noirs ; à faibles distances, grâce à leur message secret, ils passaient du regard les mots longs d'une flèche imparable et déclenchaient la bruyante sirène, plongeant dans un désir brûlant ou une ambulance blanche !
Nathalie
D'après "Je suis un labyrinthe sous-marin..."
|
Je suis un labyrinthe sous-marin,
La nuit ne me fait pas peur.
J'aime me faufiler dans cette eau bleue, salée,
Et ses trésors cachés,
Claire le jour, sombre la nuit.
Je monte à la surface à la demande,
Et redescend au besoin.
Mes voisins les poissons, qui me caressent au passage,
Me regardent, étonnés, moi, labyrinthe sous-marin.
J'impressionne les requins, les baleines
Qui essayent de m'intimider,
Moi qui ne craint personne.
Car, après tout, je suis et reste
Un labyrinthe sous-marin.
Marie |
|
Je suis un labyrinthe sous-marin
Dans lequel se perdent les sirènes
Que mon esprit a libéré
Dans un soubresaut ultime
Lorsque mon corps est devenu chemin
Afin de guider les créatures maritimes
Qui se perdaient sous ma peau
En essayant toujours, mais en vain,
De s'extraire de cette prison d’abîmes
Je ne sais comment, j'ai compris leur douleur
Et n'ayant plus de raison de garder
Cette enveloppe charnelle qui peu à peu m'étouffait
J'ai laissé mon corps se liquéfier
Pour qu'elles retrouvent leur habitat légitime
Isabelle |
|
Je suis un labyrinthe sous-marin.
Les poissons se perdent en moi.
Quiconque me parcourt perd sa foi
En l'amour, à la vie, au destin.
Je suis un labyrinthe sous-terrain.
Obscur est ce qui me définit le mieux.
Personne n'oserait, même malgré de bons yeux,
S'aventurer dans mon dédale malsain.
Je suis un labyrinthe mortel.
De multiples pièges je recèle,
Antre de Lucifer,
On me nomme aussi Enfer.
Slimane |
|
Chaque jour je rencontre des plongeurs,
Ils se dirigent dans tous les sens,
J'entends souvent des cris d'enthousiasme !
Leurs visages émerveillés
Me procurent une immense joie !
Que voient-ils ? Que découvrent-ils ?
Des poissons aux multiples couleurs,
Des fleurs et des algues marines de toute beauté !
Tout ce monde qui vit
Dans un magnifique décor féerique et majestueux ;
Je comprends pourquoi, chaque jour
Je suis parcouru dans tous les sens
Et je pense qu'ils font exprès de s'y perdre
Dans le labyrinthe sous-marin que je suis.
Et j'en suis fier !
Paulette
|
|
Méandres de sable et d'algues mêlés
Profondeurs abyssales de lumières, privées
Rochers sculptés en totem dressés
Couronnes de corail parsemées d'anémones et de bénitiers
Rivières de poissons aux écailles argentées
Rayons de soleil doucement bercés
Légèreté du corps et de l'âme
Peu à peu
Je me noie dans ce monde du silence
Est-ce là la fin de mon errance ?
Anny |
|
Ce labyrinthe, où commence-t-il et surtout, où finit-il ?
J'arrive au début, c'est assez sombre, les parois sont fragiles.
J'avance doucement, je vois des poissons avec leurs grands yeux ; je continue, des herbes enveloppent petit à petit le labyrinthe.
Je dois chercher la sortie moi-même car il n'y a pas d'indications.
Dans ce labyrinthe je ne peux pas appeler, je dois avancer seule et cela me fait peur.
Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là... mais ça y est, je vois une clarté, ma peur s'estompe, je suis plus sûre de moi.
Drôle d'expérience !
Josette
D'après "Vert chantant des persiennes..."
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Vertes les feuilles des arbres
je cuisine la purée de poix
que la couleur dégage
sous mes yeux prodigues
Ce spectacle à la fenêtre
sorti d’une chanson d’Antonello...
Des épaules rouges dénudées
toutes les phrases des hommes
restent là, femmes fidèles
J’ai mangé les restes de midi
ma vie ne me plaît pas toujours
Josette |
|
Verts comme des arbres, des fruits en retard
je protège la venue de poix
que la nature dégage
sous mes terres prodigues
Ce matin à la fenêtre
sorti d’une fourmilière d’Antonello...
Roses rouges dénudées
toutes les pétales des fleurs
restent là, tombent, fidèles
J’ai mal, les feuilles s'envolent
ma rose ne peux pas mourir
Marie |
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Vert émeraude des eaux
je regarde la purée de poix
que la mer dégage
sous mes pieds prodigues
Ce matin à la fenêtre
sorti d’une toile d’Antonello...
Sont rouges dénudées
toutes les fleurs des jardins, elles
restent là, plantées, fidèles
J’ai coupé les fleurs pour
ma mère ne sachant pas si elle les aimerait
Paulette |
|
Vert comme des cornichons
Je transpire la purée de poix
que la sueur dégage
sous mes aisselles prodigues.
Ce vacarme à la fenêtre
sorti d'une pièce d'Antonello...
Fesses rouges dénudées,
toutes les filles des pêcheurs
restent là peu fidèles.
J'ai trouvé les astuces,
ma femme ne soupçonnera pas grand-chose.
Slimane |
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Vert blanc parfumé des jasmins
je sens la fragrance de poix
que la fleur dégage
sous mes doigts prodigues
Ce lilas grimpant à la fenêtre
sorti d’une magnifique peinture d’Antonello...
Pétales rouges dénudées
toutes les odeurs des roses
restent là dans mon jardin, fidèles
J’ai fleuri les allées
ma terrasse très ensoleillée ne me donnera pas de fleurs sauf des cactées
Anny |
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Saveurs
Bruschettas fromage de chèvre - Bruschettas salade de tomates
Vendredi 26 Juillet
Alya Rhim (Tunisie)
PoésiesD'après "Questions suspectes"
|
Toutes ces questions suspectes nous inondent
La révolte au loin gronde
Ne prête pas attention à toute cette haine
A la perte de toute cette identité humaine
Qui osera se lever et s'opposer ?
Hurle ton incompréhension abusée !
Qui brandira, tel un étendard, sa propre opinion
Dans le tableau rouge de la révolution ?
Vers l'audace d'agir pacifiquement, intelligemment
Comme si le temps son vol suspend
Comme si la responsabilité de chacun
Aveugle aux intérêts communs.
Et la patrie souffrira des discours stériles de ces tribuns.
Gaëlle
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Toutes les questions qui restent sans réponses
La révolte avortée qui s'étouffe en silence
Ne prête pas à croire aux lendemains meilleurs
A la perte des rêves
Qui parlaient du bonheur
Hurle l'enfant blessé
Qui dormait dans nos cœur.
Dans le tableau si noir d'un avenir morose
Vers l'audace d'un ciel tout à coup dégagé
Comme si, tout à coup, le soleil s'embrasait
Comme si, tout à coup, nos yeux s'émerveillaient
Aveugles vous voyez !
Et la patrie jubile !
Marie-Christine |
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Toutes les femmes craignent les bruits suspects
La révolte éclate dans les rues
Ne prête pas attention
A la perte de ton tendre époux
Qui, sous les chars
Hurle à la mort
Qui se débat en vain
Dans le tableau de l'horreur de la guerre, il faut aller
Vers l'audace sans hésiter
Comme si rien ne s'était passé
Comme si tout recommençait
Aveugles sont devenus les guerriers
Et la patrie est anéantie !
Christine
|
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Tous ces pauvres gens qui souffrent
La révolte ne servira à rien
Ne prête pas trop attention
À la perte des immenses inondations
Qui sont très tristes
Hurler pourquoi faire
Qui peut arrêter toute cette eau qu'on voit partout
Dans le tableau horrible et sans solution
Vers l'audace il faut avoir du courage
Comme si c'était le déluge
Comme si c'était la fin du monde
Aveugles, affolés et dégoûtés
Et la patrie est ma patrie
Pura |
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Toutes les âmes sortiront de leurs tombeaux
La révolte habitera leur corps en lambeaux.
Ne prête pas attention à l'armée qui aspire
A la perte de ses bourreaux, qui les attire
Qui les déchire, qui les met en pièces, qui
Hurle en se vengeant, en un seul cri,
Qui les happe pour les forcer à entrer dans les cercueils comme
Dans le tableau de Jérôme Bosch peignant la folie des hommes
Vers l'audace de prendre en main
Comme si c'était bien
Comme si c'était possible
Aveugles les patriotes les yeux crevés
Et la patrie toute aussi aveuglée.
Pascal |
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Toutes les fois que
La révolte t'appelle
Ne prête pas l'oreille
A la perte de raison
Qui te déchire et
Hurle au fond de toi
Qui te protégera
Dans le tableau du chaos
Vers l’audace d'un futur
Comme si le présent ne t'engluait pas
Comme si le passé ne t'emprisonnait pas
Aveugles ils refusent de voir la vie
Et la patrie n'est plus le but, ni le choix
Isabelle |
|
Toutes sans déroutes...
La révolte qu'elle soit ou semble « désinvolte »
Ne prête pas et est toujours de bon aloi....
À la perte sans alerte
Qui sans soucis se justifie
Hurle et bascule
Et qui parfois va jusqu'à l'inertie !
Dans le tableau
Ne cherchant pas à être beau
Vers l'audace mais laisse des traces
Comme si, toutefois jolie
Comme si, malgré les tracasseries
Aveugle aveugle de plus belle la foule meugle
Et la patrie revit puisqu'elle mène à l'égalité, fraternité et LIBERTÉ et l'on sait que la relève sera assurée
Nathalie
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D'après "Victimes du chagrin"
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Ils semblent courir au bord de la pente vertigineuse,
Les yeux fixés
Vers l'aurore gélatineuse,
Enfermés dans le mercure de la neige du lieu,
Transis par le froid et
Dans la vanité de l'instant.
Ils partent tremblants et piteux
Ramasser les victimes du chagrin,
Dans leurs sacs des bouquets de jasmin.
Et les doigts des violettes doivent
Servir de linceuls aux disparus.
La montagne, aussi belle qu'elle soit,
Parfois se rebelle et tue.
Anny |
|
Des chevaux aux sabots cristallins
Apparaissent dans le lointain et tentent
De sauver la nudité du soir !
Ils aimeraient profiter de la nature en toute liberté,
Comment se libérer de la sottise de la tendresse ?
Ils s'arrêtent, puis repartent au trot,
Entre l'océan de la douceur et le golfe du néant ;
Ils poursuivent leur chemin, loin
De leurs champs de mines !
Paulette |
|
Je me mets sur mon balcon et, à ma grande surprise,
Je vois des pélicans blancs avec leurs grandes ailes immense,
Comment l'âme fragile peut-elle être intacte ?
Il faut que dans ta vie tu ais fait plus de bien que de mal.
Pour fleurir dans le vaste sens il faut aimer les fleurs
Et les plantes qui sont pour moi bénéfique.
Que dire de la monstruosité de la rose des larmes ?
Larmes de peine ou larmes de joie, je ne sais pas.
Internet, voiture électrique, portable, tout ça fait partie du monde moderne.
Josette |
|
Comment se libérer de la sottise de la tendresse
Quand elle vous empêche d'être exalté
Entre l'océan de la douleur et le golfe du néant
Existe-t-il un espace pour émerger ?
Quand les fardeaux de la Terre les surprennent
Les sens n'ont-ils d'autre choix que de se noyer
Dans la vanité de l'instant ?
Et là, en-bas, aux pieds des falaises
Les doigts des violettes doivent
S'accrocher pour que l'espoir ne sombre jamais.
Isabelle |
Saveurs
Gateaux Makroutes
Samedi 27 Juillet
Enan Burgos (Colombie)
Poésies
D'après "Antigone à la piscine"
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Envie d'une vie meilleure
Ne plus se morfondre dans le malheur
Années de galère
Ne te morfonds pas dans la misère
Bouge-toi ! Avançons vers l'avenir
Unissons nos forces sans faillir
Rattrape le temps perdu
Gâché par tant d'événements inattendus
Ose ! Remonte vers la lumière
Savoure enfin la vie comme une jeune première
Gaëlle |
|
Envole-toi, envole-toi dans mon univers
Non, non le mien est meilleur
À bientôt à la rentrée,
Nous irons fêter ça.
Bonnes vacances à vous et
Unissons nos forces, nos envies,
Réagissons à la crise qui nous
Gagne et nous détruit tous.
Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu !
Supplie-t-elle, protège-nous de cette atmosphère.
Marie |
|
Et puis j'ai décidé de réagir
Ne plus vouloir laisser le monde diriger
Aller où je sais que je dois aller
Ne plus fermer les yeux et me laisser
Berner par les bonimenteurs
Urgence ! Il faut ouvrir les portes,
Restées fermées depuis trop longtemps, des lois
Gravées sur le marbre que nous devons briser
Ouvrir nos cœurs au malheur de l'autre en vis-à-vis
Sans ça nous finirons noyés dans l'eau putride de l'indifférence et de la vanité
Isabelle |
|
Énervée je suis toujours désolée
Ne vaut rien maintenant la vie
Avec la crise et tout ce qui s'en suit
Navré mais tout va mal
Bonjour ce sera mieux demain
Un jour de plus qui passe
Résultat c 'est tout pareil
Grossier de parler comme ça
On attendra et on verra
Salut mes copines et mes copains
Pura |
D'après "Du pur maïs non santo"
|
Oh ! Soleil tant désiré
Tu fais dorés les blés
Et enfoui dans ton rêve
Tocsin et sang mêlés
Hélas, ton absence plonge le paysan
Sinon dans des moments d'urgence
Mais dans un profond chagrin
Dont il ne peut que souffrir
Car la pauvreté dans ce cas n'est jamais abolie
Mais à présent
Tes rayons baignent le sol
Tu es la source de son bonheur
Rien ne s'arrête
Et la vie ne continue pas sans lui
Anny |
|
Le maïs céréale, en Isère
Où j'ai vécu quelques années
Et avec des amis et voisins,
Chaque année on le ramasse à la source
Oh sol, pour ne rien laisser.
Souffrir hélas de la chaleur !
Le maïs doré et désiré à présent
Absent, tanin, il rêve la fin du tocsin,
Sans lui, le temps s'arrête.
Le soleil brûle notre peau jusqu'au sang
Aboli pourtant l'esclavage,
Sinon nous aurions un air chagrin.
Dans ce cas, il faut penser au moment d'urgence
Et rester zen pour une bonne saison.
Marie |
|
Depuis que l'apartheid a été abolie
En Afrique du Sud
Des champs de blé doré
Apparaissent dans les campagnes.
En Thaïlande le riz est prospère
Car les plantations
Ne souffrent pas de la sécheresse,
Il pousse dans les rizières
Sinon ce serait la pénurie !
L'eau tant désirée dans d'autres pays
Tel le Tchad
Manque énormément
Pour la culture de l'avoine.
Au Laos, à présent, ils rêvent tous,
Hélas, que le soleil s'arrête
Et que la pluie arrive
Pour que le sol s'imbibe bien d'eau
Pour pouvoir cultiver l'avoine !
Sans lui (le soleil), les moments d'urgence n'existeraient pas,
Et près de la source, l'orge,
Dans ce cas, pousserait allègrement.
Pas de sang, pas de chagrin
Versés pour toutes ces céréales !
Oh ! Pas de tocsin non plus.
Paulette |
|
Blé d’Érythrée
Hélas, le soleil meurt.
Dans ces moments d'urgence,
Le Tocsin sonne l'Heure
Des prémisses de la souffrance.
Ce chagrin qu'on croyait aboli
Se réveille dès à présent.
Tout le monde pleure le soleil absent,
Très proche est la folie.
Souffrir est notre quotidien.
Le soleil est à la source de tout.
Sans lui, les estomacs se nouent.
On ne peut vivre de rien.
Dans ce cas, il faut agir,
Trouver de quoi se nourrir
Avant que tout s'arrête
Et que sonnent les trompettes.
Sur ce sol seul le sang coule
Et le peuple se dessèche.
Il rêve de semoule de blé, en boule
Et d'une belle source d'eau fraîche.
Oh, blé blond tant désiré !
Que nous rêvons de ta couleur dorée !
Ou bien sinon de ton goût délicieux,
Qui, dans toute l’Érythrée, ferait des heureux.
Slimane |
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Le soleil doré le réchauffe doucement
Dans ce pays où à présent
L'on a aboli la torture
Et où le sang coule rarement
À la source de la vie
Riz qui tant d'hommes nourrit
Sans lui le tocsin sonnerait
Dans ces moments d'urgence
D'où le chagrin, hélas, n'est jamais absent
Mais quand dans les bols
Où il est ardemment désiré
Il s'offre généreux à ses bouches impatientes
Le riz sait que grâce à lui
L'homme s'arrête de souffrir
Et qu'il rêve que la faim
Ne viendra plus jamais le tenailler
Vers le sol il se penche
Sinon pour prier au moins pour remercier
Dans ce cas-là, le poids de la gratitude
Envers le riz est immense
Oh, or « grainelé » qui lui a tant manqué
Isabelle |
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Saveurs
Verrines de Guacamole avec nachos - Confiture de lait
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